Le PDG d Uber déclare que maîtriser l IA sera absolument nécessaire d ici un an. Mais entre ceux qui excellent déjà et ceux qui ne savent même pas quoi lui demander, un fossé se creuse. L IA est-elle vraiment indispensable ou juste un autre buzzword pour plaire aux investisseurs? #TechTalk

Article en référence: https://www.businessinsider.com/uber-ceo-not-enough-employees-use-ai-khosrowshahi-brown-2025-4

Récapitulatif factuel

Le PDG d’Uber, Dara Khosrowshahi, a récemment déclaré que trop peu de ses employés savent utiliser l’intelligence artificielle de manière constructive, qualifiant cette compétence de “nécessité absolue” dans l’année à venir. Cette déclaration a suscité de nombreuses réactions sur les réseaux sociaux, notamment sur Reddit où les utilisateurs ont partagé leurs perspectives sur cette affirmation.

L’intelligence artificielle (IA) dont il est question ici fait principalement référence aux grands modèles de langage (LLM - Large Language Models) comme ChatGPT, Claude ou Gemini, qui permettent aux utilisateurs d’interagir en langage naturel pour obtenir des réponses, générer du contenu ou résoudre des problèmes. Ces outils sont devenus de plus en plus accessibles au grand public depuis fin 2022.

Khosrowshahi dirige une entreprise technologique de 30 000 employés et considère que la maîtrise de l’IA est désormais une compétence fondamentale pour rester compétitif. Cette position s’inscrit dans une tendance plus large où de nombreux dirigeants d’entreprises technologiques mettent l’accent sur l’importance de l’IA dans leur stratégie future.

Il est important de noter qu’Uber utilise déjà l’IA dans plusieurs aspects de son activité, notamment pour l’optimisation des itinéraires, la tarification dynamique et le service client. La déclaration du PDG semble toutefois se concentrer davantage sur l’utilisation des outils d’IA générative par les employés dans leurs tâches quotidiennes, plutôt que sur les systèmes d’IA déjà intégrés dans les produits de l’entreprise.

Point de vue neutre

La déclaration du PDG d’Uber reflète une réalité que beaucoup d’organisations traversent actuellement : l’adoption inégale des nouvelles technologies au sein des équipes. Entre ceux qui embrassent pleinement l’IA et ceux qui hésitent encore à l’intégrer dans leur flux de travail, un fossé se creuse progressivement.

Cette situation n’est pas sans rappeler d’autres transitions technologiques majeures. Souvenons-nous de l’arrivée des moteurs de recherche comme Google, des tableurs Excel, ou même des courriels. Chaque innovation a connu sa période d’adaptation, avec des adopteurs précoces et des retardataires. L’IA ne fait pas exception à cette règle.

La véritable question n’est peut-être pas tant de savoir si tous les employés devraient utiliser l’IA, mais plutôt comment déterminer quand son utilisation est pertinente. Comme le soulignent plusieurs commentaires sur Reddit, certains postes ou tâches bénéficient énormément de ces outils, tandis que d’autres n’y trouvent qu’un intérêt limité.

L’enjeu pour les entreprises comme Uber réside dans leur capacité à identifier les cas d’usage pertinents et à accompagner leurs équipes dans cette transition, sans tomber dans l’écueil du “tout-IA” qui pourrait s’avérer contre-productif. La formation et la sensibilisation jouent un rôle crucial, mais elles doivent être adaptées aux besoins réels des collaborateurs plutôt que d’être imposées comme une directive venue d’en haut.

En fin de compte, l’adoption de l’IA en entreprise suivra probablement une courbe similaire à celle d’autres technologies : d’abord lente, puis s’accélérant à mesure que les cas d’usage concrets et les bénéfices tangibles deviennent évidents pour tous.

Exemple

Imaginez une cuisine professionnelle où le chef vient d’acquérir un robot culinaire dernier cri. Ce n’est pas n’importe quel robot, c’est un assistant capable de comprendre vos instructions vocales, de suggérer des recettes et même d’adapter les quantités selon le nombre de convives.

Le sous-chef, curieux et innovant, s’en sert déjà pour calculer instantanément les proportions d’une sauce qu’il doit multiplier par 17, pour traduire une recette italienne obscure ou pour générer des idées d’accompagnement pour un plat principal difficile. En quelques semaines, il est devenu la coqueluche de la cuisine, celui qu’on consulte pour résoudre les problèmes culinaires épineux.

Le pâtissier, lui, hausse les épaules : “Je ne sais même pas quoi demander à cette machine.” Il continue de peser ses ingrédients à la main et de calculer ses proportions sur un bout de papier, comme il l’a toujours fait.

Le commis de cuisine, quant à lui, utilise le robot mais de façon maladroite : “Fais-moi une soupe.” La machine lui propose une recette basique, qu’il suit à la lettre sans jamais penser à préciser “une soupe gastronomique pour accompagner un plat de gibier” ou à demander des variantes végétariennes.

Un jour, le chef réunit toute l’équipe et déclare : “D’ici un an, savoir utiliser ce robot sera une nécessité absolue dans ma cuisine.” Certains s’enthousiasment, d’autres paniquent, et les plus pragmatiques se demandent simplement : “Mais pour faire quoi, exactement ?”

Le maître d’hôtel, qui observe la scène, murmure à l’oreille du sommelier : “Tu sais, j’ai l’impression que même le chef ne sait pas vraiment comment utiliser ce robot au maximum de ses capacités. Il a juste peur qu’on reste à la traîne pendant que le restaurant d’en face gagne des étoiles avec le sien.”

Point de vue optimiste

L’appel de Khosrowshahi représente une formidable opportunité de transformation pour Uber et, par extension, pour l’ensemble du monde professionnel. Nous sommes à l’aube d’une révolution de la productivité sans précédent, où chaque collaborateur pourra démultiplier son impact grâce à ces assistants numériques.

Les témoignages les plus enthousiastes sur Reddit le confirment : ceux qui ont pleinement adopté l’IA dans leur quotidien professionnel constatent des gains spectaculaires. Un utilisateur raconte comment, sans aucune formation en programmation, il est devenu une référence dans son entreprise simplement en apprenant à dialoguer efficacement avec les outils d’IA. C’est la démocratisation des compétences techniques en action !

L’IA générative représente un formidable égalisateur de chances. Elle permet à chacun, quelle que soit sa formation initiale, de s’attaquer à des problèmes complexes et de produire un travail de qualité. Pour les entreprises comme Uber, c’est l’occasion de libérer le potentiel créatif de tous leurs employés, pas seulement celui des équipes techniques.

Les applications sont infinies : rédaction plus efficace, analyse de données simplifiée, automatisation des tâches répétitives, brainstorming augmenté… Chaque métier peut y trouver son compte. Et contrairement aux craintes de remplacement, l’IA s’avère être un partenaire qui valorise les compétences uniquement humaines : créativité, empathie, jugement éthique et pensée critique.

Dans cette perspective, la vision du PDG d’Uber n’est pas une menace mais une invitation à embrasser un futur où humains et IA collaborent harmonieusement, chacun apportant ses forces uniques. Les entreprises qui sauront orchestrer cette symbiose seront les leaders de demain, créant plus de valeur avec moins d’effort et offrant des expériences de travail plus épanouissantes à leurs équipes.

Point de vue pessimiste

La déclaration du PDG d’Uber cache une réalité bien plus préoccupante qu’il n’y paraît. Sous couvert d’innovation et de compétitivité, nous assistons à une nouvelle forme de pression mise sur les employés, sommés d’adopter des outils dont l’utilité réelle n’est pas toujours démontrée pour leur poste spécifique.

Cette injonction à “utiliser l’IA” s’inscrit dans une tendance inquiétante où les entreprises technologiques cherchent constamment à justifier leurs valorisations astronomiques auprès des investisseurs. Comme le souligne judicieusement un commentaire Reddit, il s’agit avant tout d’un discours destiné à “paraître pertinent pour Wall Street” plutôt que d’une réelle stratégie d’amélioration opérationnelle.

Plus troublant encore, cette focalisation sur l’IA générative intervient au moment même où de nombreuses entreprises, dont Uber, imposent le retour au bureau (RTO). Cette contradiction flagrante révèle la véritable nature de ces politiques : contrôler les employés plutôt que maximiser leur efficacité. Comme le fait remarquer un utilisateur, “les gens apprennent à utiliser l’IA en expérimentant, souvent sur leur temps personnel, pas à travers des formations formelles en entreprise.”

L’obsession pour l’IA risque également de détourner l’attention des problèmes fondamentaux. Uber fonctionnait parfaitement avant l’avènement de ChatGPT, et aucune défaillance majeure n’a été attribuée à un “manque d’IA”. Cette course effrénée vers la technologie du moment s’apparente davantage à une distraction coûteuse qu’à une nécessité stratégique.

Enfin, n’oublions pas les risques inhérents à ces technologies : hallucinations, biais, dépendance excessive… Former massivement les employés à utiliser des outils imparfaits pourrait engendrer une vague de décisions erronées basées sur des informations faussement convaincantes. La prudence recommanderait plutôt une adoption ciblée et progressive, guidée par les besoins réels plutôt que par l’effet de mode.

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