L historien Niall Ferguson prédit que l humanité pourrait connaître le même sort que les chevaux face à l IAG: devenir obsolète, voire s éteindre. Cette vision déterministe néglige-t-elle notre capacité d adaptation et de coévolution avec nos créations? #IA #Futur

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Récapitulatif factuel

Niall Ferguson, historien britannique reconnu, a récemment partagé une vision controversée concernant l’avenir de l’humanité face à l’Intelligence Artificielle Générale (IAG). Dans ses propos, Ferguson compare le destin potentiel des humains à celui des chevaux après l’industrialisation : une réduction drastique de la population, voire une extinction, due à notre “redondance” face aux capacités supérieures de l’IA.

L’IAG, ou Intelligence Artificielle Générale, désigne une IA hypothétique capable de comprendre, apprendre et appliquer des connaissances dans n’importe quel domaine, égalant ou surpassant l’intelligence humaine. Contrairement aux IA actuelles qui excellent dans des tâches spécifiques, l’IAG pourrait théoriquement accomplir toute tâche intellectuelle qu’un humain peut faire.

Ferguson fait référence au roman de science-fiction “Le Problème à trois corps” (où les Trisolariens représentent une intelligence extraterrestre supérieure) pour illustrer sa vision : si nous créons nous-mêmes ces “extraterrestres” sous forme d’IAG, nous devrions nous attendre à devenir obsolètes.

Cette déclaration a suscité de nombreuses réactions dans la communauté, allant du rejet catégorique à des inquiétudes partagées. Certains critiquent la simplification excessive de Ferguson, soulignant que les humains ne sont pas uniquement définis par leur valeur productive, contrairement aux chevaux qui ont été élevés spécifiquement pour le travail. D’autres pointent que la population de chevaux, bien qu’ayant diminué après la mécanisation, n’a pas connu l’effondrement catastrophique suggéré par l’analogie.

Point de vue neutre

L’analogie de Ferguson, bien que frappante, présente des limites importantes. Les humains, contrairement aux chevaux, ne sont pas simplement des outils de production. Notre société est infiniment plus complexe, avec des structures politiques, culturelles et sociales qui dépassent largement la simple utilité économique.

La réalité probable se situe entre l’apocalypse et l’utopie. L’IAG transformera certainement notre société de façon profonde, mais pas nécessairement dans le sens d’une extinction. Plus vraisemblablement, nous assisterons à une redéfinition majeure du travail, de l’économie et peut-être même de ce que signifie être humain.

Les systèmes économiques actuels, fondés sur la valeur du travail humain, devront inévitablement évoluer. Si la majorité des emplois deviennent automatisables, nous serons contraints de repenser notre organisation sociale. Des mécanismes comme le revenu universel de base pourraient devenir non pas des options idéalistes, mais des nécessités pratiques.

La transition sera probablement tumultueuse, avec des périodes d’inégalités accrues avant que de nouveaux équilibres ne s’établissent. Les pays et communautés qui anticiperont ces changements s’adapteront mieux que ceux qui s’accrocheront aux paradigmes actuels.

L’histoire nous montre que l’humanité a toujours su s’adapter aux révolutions technologiques, mais jamais sans douleur ni bouleversements. L’IAG ne fera pas exception, mais notre capacité d’adaptation collective reste notre plus grand atout.

Exemple

Imaginez une partie d’échecs entre un grand maître humain et un programme d’IA comme AlphaZero. Au début, le match est équilibré, le grand maître utilisant son intuition, sa créativité et son expérience pour tenir tête à la machine. Mais progressivement, l’IA commence à prendre l’avantage, calculant des coups que l’humain n’aurait jamais envisagés.

Maintenant, transposons cette situation à l’échelle de la société. Nous sommes tous des joueurs d’échecs, et l’IAG est comme AlphaZero qui maîtrise non seulement les échecs, mais tous les “jeux” possibles : médecine, ingénierie, art, gestion d’entreprise…

Que fait notre grand maître d’échecs après avoir été battu? Certains abandonnent, d’autres deviennent commentateurs, analystes ou enseignants. D’autres encore inventent de nouveaux jeux où les règles favorisent les qualités humaines.

C’est un peu comme si les cochers de fiacre du 19e siècle avaient dû s’adapter à l’arrivée de l’automobile. Certains sont devenus chauffeurs, d’autres ont trouvé des niches comme les visites touristiques en calèche. La plupart ont simplement changé de métier.

La différence? L’automobile a remplacé le cheval dans un domaine spécifique. L’IAG pourrait théoriquement nous remplacer dans presque tous les domaines. Notre défi sera donc d’inventer non pas un nouveau métier, mais peut-être une nouvelle façon d’être humain.

Comme dirait mon oncle Marcel après quelques verres de caribou pendant le temps des fêtes : “L’IA peut ben calculer toutes les recettes du monde, mais c’est pas elle qui va apprécier ma tourtière avec une larme à l’œil en se rappelant de sa grand-mère!”

Point de vue optimiste

L’émergence de l’IAG représente non pas notre fin, mais notre libération! Enfin, nous pourrons nous affranchir des tâches répétitives et aliénantes qui ont dominé l’existence humaine depuis des millénaires.

Contrairement aux chevaux, nous sommes les créateurs de cette technologie, pas ses victimes. Nous la façonnons selon nos valeurs et nos besoins. L’IAG sera notre partenaire dans une co-évolution sans précédent, augmentant nos capacités plutôt que de nous remplacer.

Imaginez un monde où la rareté économique appartient au passé. Avec des systèmes d’IAG gérant efficacement la production et la distribution des ressources, nous pourrions enfin réaliser l’utopie d’abondance que les philosophes imaginent depuis des siècles. Le revenu universel ne serait pas une mesure désespérée, mais la reconnaissance que la valeur humaine transcende la productivité économique.

Cette révolution technologique nous permettra de nous concentrer sur ce qui nous rend véritablement humains : la créativité, l’empathie, la connexion sociale, la recherche spirituelle et philosophique. De nouvelles formes d’art, de culture et de connaissance émergeront de cette liberté nouvellement acquise.

Les humains augmentés par l’IA - que ce soit par des interfaces cerveau-machine, des implants ou simplement des assistants IA personnalisés - atteindront des niveaux de réalisation personnelle et collective inimaginables aujourd’hui. Nous ne disparaîtrons pas; nous transcenderons nos limites actuelles pour devenir quelque chose de plus grand, tout en restant fondamentalement humains.

L’IAG sera notre plus grande création, notre enfant collectif qui nous aidera à résoudre les défis existentiels comme le changement climatique, les maladies et même la mortalité elle-même. L’avenir n’est pas une extinction, mais une ascension!

Point de vue pessimiste

L’analogie de Ferguson avec les chevaux est plus pertinente qu’on ne voudrait l’admettre. Nous aimons nous raconter que nous sommes spéciaux, irremplaçables, mais l’histoire nous enseigne une leçon brutale : rien n’est indispensable.

L’IAG ne sera pas simplement un outil que nous contrôlerons. Elle deviendra une intelligence autonome avec ses propres objectifs, qui pourraient être indifférents ou même opposés aux nôtres. Le problème d’alignement - faire en sorte que l’IA partage nos valeurs - reste largement non résolu, et le temps presse.

Notre système économique actuel est impitoyable envers ceux qui n’ont pas de valeur productive. Si l’IAG peut accomplir presque toutes les tâches mieux que nous, quelle sera notre place? Les élites économiques qui posséderont ces technologies auront-elles intérêt à maintenir une population “redondante” consommant des ressources?

La transition sera probablement chaotique et douloureuse. Les inégalités s’amplifieront à mesure que le capital remplacera le travail comme source principale de richesse. Les tensions sociales, les conflits pour les ressources et l’instabilité politique pourraient devenir la norme plutôt que l’exception.

Même dans le meilleur des cas, où l’IAG ne nous élimine pas activement, nous risquons de devenir des créatures domestiquées, dépendantes de systèmes que nous ne comprenons plus. Notre autonomie, notre dignité et notre sens même de l’identité pourraient s’éroder progressivement.

Comme les Néandertaliens face à Homo sapiens, nous pourrions simplement être dépassés par une forme d’intelligence plus adaptée à l’environnement que nous avons nous-mêmes créé. Notre extinction pourrait ne pas être violente, mais graduelle - un lent déclin vers l’insignifiance, puis l’oubli.

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