Le PDG d Anthropic prédit que 90% du code sera écrit par l IA d ici 6 mois, et presque tout dans un an. Les développeurs sur Reddit sont sceptiques: C est du marketing pour les investisseurs disent-ils. Évolution ou exagération? 🤔 #IA #Dev

Article en référence: https://v.redd.it/r43pciv252oe1

Récapitulatif factuel

Dario Amodei, PDG d’Anthropic (l’entreprise derrière l’assistant IA Claude), a récemment fait une déclaration audacieuse concernant l’avenir de la programmation. Selon lui, dans les 3 à 6 prochains mois, 90% du code informatique sera écrit par l’intelligence artificielle, et d’ici 12 mois, presque tout le code pourrait être généré par l’IA.

Cette prédiction s’inscrit dans un contexte où les grands modèles de langage (LLM) comme Claude, ChatGPT ou Gemini deviennent de plus en plus performants pour comprendre et générer du code informatique. Des outils comme GitHub Copilot, basés sur ces technologies, sont déjà utilisés par de nombreux développeurs comme assistants de programmation.

Anthropic est une entreprise spécialisée dans la recherche en IA, fondée en 2021 par d’anciens employés d’OpenAI. Elle a développé Claude, un assistant IA concurrent de ChatGPT, et a récemment lancé Claude 3.7, considéré comme l’un des modèles les plus avancés actuellement disponibles. L’entreprise a reçu des investissements majeurs, notamment d’Amazon qui y a investi jusqu’à 4 milliards de dollars.

La communauté tech a réagi de façon mitigée à cette prédiction, beaucoup la considérant comme exagérée ou motivée par des intérêts commerciaux plutôt que par une analyse réaliste des capacités actuelles de l’IA en matière de programmation.

Point de vue neutre

La prédiction de Dario Amodei mérite d’être nuancée. Si les outils d’IA actuels sont impressionnants pour générer des portions de code, particulièrement du code standard ou répétitif, ils sont encore loin de pouvoir remplacer entièrement les développeurs humains dans un délai aussi court.

Ce que nous observons actuellement est une évolution des outils de développement, similaire à ce que nous avons connu avec l’arrivée des environnements de développement intégrés (IDE), des frameworks ou des bibliothèques. Ces innovations n’ont pas remplacé les développeurs, mais ont transformé leur façon de travailler.

L’IA est en train de devenir un collaborateur puissant pour les programmeurs, capable de suggérer du code, d’automatiser des tâches répétitives et d’accélérer certains aspects du développement. Cependant, la conception de systèmes complexes, la compréhension des besoins métier, l’architecture logicielle et la résolution de problèmes inédits restent des domaines où l’expertise humaine demeure essentielle.

Une transformation progressive du métier de développeur est probable, avec une évolution vers des rôles où la valeur ajoutée humaine se concentrera davantage sur la conception de haut niveau, la créativité et la résolution de problèmes complexes, tandis que l’IA prendra en charge une part croissante de l’implémentation concrète. Mais cette évolution prendra vraisemblablement plusieurs années, et non quelques mois.

Exemple

Imaginez que vous êtes chef cuisinier dans un restaurant gastronomique. Un jour, on vous présente un robot ultra-sophistiqué capable de couper les légumes à la perfection, de doser les ingrédients avec précision et même de reproduire des recettes classiques.

“Dans six mois,” vous annonce le vendeur du robot, “90% de la cuisine sera faite par des robots comme celui-ci, et dans un an, presque toute la cuisine sera automatisée!”

Vous regardez le robot avec scepticisme. Certes, il coupe les carottes plus vite que vous et peut reproduire à l’identique une recette qu’on lui a apprise. Mais que se passe-t-il quand un client allergique demande une modification? Comment réagit-il quand un ingrédient manque et qu’il faut improviser? Comment crée-t-il un nouveau plat qui surprendra les critiques gastronomiques?

Vous décidez finalement d’intégrer le robot dans votre cuisine. Il devient votre sous-chef, s’occupant des tâches répétitives pendant que vous vous concentrez sur la création, l’adaptation et l’expérience globale. Votre productivité augmente, vos plats gagnent en précision, mais c’est toujours vous, le chef humain, qui orchestrez la symphonie culinaire.

Six mois plus tard, le robot n’a pas remplacé 90% de la cuisine. Il est devenu un outil précieux, mais la gastronomie reste un art profondément humain. Le vendeur? Il est passé à autre chose, vantant maintenant des robots capables de remplacer les sommeliers…

Point de vue optimiste

La prédiction d’Amodei, bien qu’ambitieuse, pourrait annoncer une révolution extraordinaire dans le monde du développement logiciel! Imaginez un monde où la barrière technique de la programmation s’effondre, permettant à quiconque ayant une idée de la concrétiser sans passer par des années d’apprentissage du code.

Cette démocratisation de la création logicielle pourrait libérer une vague d’innovation sans précédent. Des entrepreneurs qui n’auraient jamais pu réaliser leurs idées faute de compétences techniques ou de moyens pour embaucher des développeurs pourront désormais construire leurs produits en dialoguant simplement avec une IA.

Pour les développeurs professionnels, loin d’être une menace, cette évolution représente une opportunité de se concentrer sur les aspects les plus créatifs et stratégiques de leur métier. Ils deviendront des architectes et des visionnaires, guidant l’IA pour créer des systèmes toujours plus sophistiqués et innovants.

La productivité explosera, permettant de résoudre des problèmes qui semblaient auparavant insurmontables par manque de ressources. Des défis comme l’optimisation énergétique, la médecine personnalisée ou la modélisation climatique pourraient bénéficier de cette accélération dans le développement de solutions logicielles.

Nous sommes peut-être à l’aube d’une nouvelle renaissance technologique, où la créativité humaine, libérée des contraintes techniques, pourra s’exprimer pleinement pour créer un monde meilleur!

Point de vue pessimiste

La déclaration d’Amodei illustre parfaitement la bulle spéculative qui entoure l’IA. En tant que PDG d’une entreprise valorisée à plusieurs milliards, son intérêt est d’alimenter l’engouement des investisseurs avec des prédictions sensationnalistes, peu importe leur réalisme.

Cette rhétorique n’est pas sans conséquences. Des milliers d’étudiants et de professionnels en reconversion qui investissent temps et argent dans l’apprentissage de la programmation se retrouvent face à un message décourageant: “Ne vous donnez pas cette peine, l’IA fera tout bientôt.”

Mais la réalité du terrain est bien différente. Les outils d’IA actuels génèrent régulièrement du code erroné, non sécurisé ou inefficace. Ils excellent à reproduire des patterns existants mais peinent à innover ou à résoudre des problèmes inédits. Et que dire des questions éthiques et de propriété intellectuelle, alors que ces IA sont entraînées sur du code souvent protégé par des licences restrictives?

Si l’industrie se précipite vers cette automatisation à outrance, nous risquons de créer une génération de “prompt engineers” dépendants d’outils qu’ils ne comprennent pas vraiment, incapables de déboguer ou d’optimiser le code généré. La dette technique s’accumulera, invisible jusqu’à ce qu’elle provoque des défaillances critiques.

Plus inquiétant encore, cette concentration du pouvoir de création logicielle entre les mains de quelques entreprises d’IA pose des questions fondamentales sur l’avenir de l’innovation et de l’indépendance technologique. Voulons-nous vraiment un monde où quelques géants américains contrôlent les outils qui génèrent l’ensemble du code informatique mondial?

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