Article en référence: https://v.redd.it/wj2qwvjky4le1

Récapitulatif factuel

Une récente publication sur Reddit a comparé les capacités de deux modèles d’intelligence artificielle avancés - ChatGPT (modèle o3-mini-high) et Claude Sonnet 3.7 - dans leur tentative de simuler le Big Bang. L’utilisateur a demandé aux deux IA de “créer une simulation web du Big Bang dans un seul fichier HTML”. Les résultats ont été présentés côte à côte dans une vidéo, montrant deux approches différentes de visualisation de cet événement cosmique fondamental.

Le Big Bang, théorie dominante sur l’origine de notre univers, décrit comment tout l’espace, le temps et la matière se sont formés à partir d’un point infiniment dense il y a environ 13,8 milliards d’années. Contrairement à une explosion conventionnelle, le Big Bang représente l’expansion de l’espace-temps lui-même.

Dans les commentaires, plusieurs utilisateurs ont critiqué les deux simulations comme étant inexactes. Les principales critiques soulignaient que:

• Le Big Bang concerne principalement l’expansion de l’espace, et non des particules
• Une simulation précise devrait montrer une expansion uniforme de tout le système de coordonnées
• Techniquement, le Big Bang s’est produit partout simultanément, donc il ne devrait pas y avoir de “point de vue extérieur”

Cette comparaison met en lumière les défis que rencontrent les IA actuelles lorsqu’elles tentent de représenter des concepts scientifiques complexes, même les modèles les plus avancés comme ChatGPT et Claude.

Point de vue neutre

Cette confrontation entre ChatGPT et Claude illustre parfaitement l’état actuel de l’IA générative: impressionnante dans sa capacité à créer du contenu sur demande, mais encore limitée dans sa compréhension profonde des concepts scientifiques fondamentaux.

Les deux modèles ont produit des visualisations qui, bien qu’esthétiquement plaisantes, simplifient excessivement un phénomène cosmologique complexe. C’est le reflet d’un défi plus large dans le domaine de l’IA: la différence entre la capacité à générer du contenu qui semble plausible et la véritable compréhension conceptuelle.

Les critiques des utilisateurs Reddit sont pertinentes et soulignent un point crucial: les IA actuelles excellent à synthétiser l’information disponible sur internet, mais peuvent perpétuer des malentendus populaires ou des simplifications excessives. Le Big Bang est souvent mal représenté dans la culture populaire comme une explosion dans l’espace, alors qu’il s’agit en réalité de l’expansion de l’espace-temps lui-même.

Cette expérience nous rappelle l’importance de maintenir un regard critique sur les productions des IA, particulièrement lorsqu’elles abordent des sujets scientifiques complexes. Les IA sont des outils puissants, mais elles reflètent encore nos propres limites de compréhension et les simplifications présentes dans les données sur lesquelles elles ont été entraînées.

Exemple

Imaginez que vous êtes dans une boulangerie québécoise un samedi matin. Vous demandez à deux apprentis boulangers de vous préparer une poutine (oui, une poutine dans une boulangerie, suivez-moi). Le premier apprenti, ChatGPT, vous apporte un plat où les frites sont disposées en cercle avec du fromage en grains et de la sauce brune versée au centre, créant une sorte d’explosion de saveurs qui se répand vers l’extérieur.

Le deuxième apprenti, Claude, vous présente une assiette où les frites sont regroupées au centre, et il continue d’ajouter des morceaux de fromage qui “apparaissent” magiquement pendant que la sauce coule de tous côtés.

Vous, amateur de poutine expérimenté, savez qu’une vraie poutine québécoise devrait avoir une distribution uniforme de tous les ingrédients, avec la sauce qui imprègne l’ensemble sans point d’origine distinct, et le fromage qui couine sous la dent sans apparaître par magie.

Les autres clients de la boulangerie (les commentateurs Reddit) s’exclament: “C’est quoi cette affaire-là? Une vraie poutine, ça s’étire uniformément, tabarnouche! Pis le fromage, y’est déjà là, y’apparaît pas comme par magie!”

Voilà comment deux IA talentueuses mais inexpérimentées peuvent rater complètement l’essence d’un phénomène, qu’il s’agisse du Big Bang ou d’une bonne poutine québécoise!

Point de vue optimiste

Ces simulations du Big Bang représentent une avancée fascinante dans la démocratisation du savoir scientifique! Imaginez: avec une simple instruction textuelle, deux IA différentes ont généré des visualisations interactives d’un des événements les plus complexes de notre univers. C’est révolutionnaire!

Bien sûr, ces simulations ne sont pas parfaites - mais c’est justement ce qui est excitant! Nous assistons en temps réel à l’évolution de ces systèmes. Il y a seulement quelques années, obtenir une simulation du Big Bang aurait nécessité des connaissances avancées en programmation et en physique. Aujourd’hui, n’importe qui peut demander à une IA de créer ce type de contenu éducatif.

Ces outils ouvrent la porte à une nouvelle ère d’apprentissage interactif. Les enseignants québécois pourront bientôt utiliser l’IA pour créer des supports pédagogiques personnalisés qui rendront l’astrophysique accessible aux élèves de tous âges. Les imprécisions actuelles seront rapidement corrigées dans les prochaines itérations de ces modèles.

Nous sommes au début d’une révolution éducative où les concepts scientifiques les plus complexes pourront être visualisés et compris par tous. Ces simulations imparfaites ne sont que les premiers pas vers un avenir où l’IA deviendra un partenaire inestimable dans notre quête collective de compréhension de l’univers.

Point de vue pessimiste

Cette comparaison entre ChatGPT et Claude illustre parfaitement le problème fondamental des IA actuelles: elles créent l’illusion de la connaissance sans véritable compréhension. Ces simulations du Big Bang sont scientifiquement inexactes et potentiellement dangereuses dans leur simplification.

En présentant des visualisations erronées d’un phénomène cosmologique fondamental, ces IA contribuent à la désinformation scientifique. Le grand public, qui n’a pas nécessairement les connaissances pour identifier ces erreurs, risque d’intégrer ces fausses représentations comme des faits.

Plus inquiétant encore est la confiance excessive que nous accordons à ces systèmes. Si les IA les plus avancées ne peuvent pas correctement simuler le Big Bang - un concept scientifique bien établi - comment pouvons-nous leur faire confiance pour des tâches plus nuancées impliquant des jugements éthiques ou sociaux?

Cette expérience révèle également l’approche superficielle des entreprises d’IA face à l’éducation scientifique. Au lieu de reconnaître les limites de leurs modèles, elles continuent de promouvoir ces outils comme des sources fiables d’information, privilégiant l’impression de compétence plutôt que la rigueur scientifique.

À mesure que ces technologies s’intègrent dans notre système éducatif québécois, nous risquons de former une génération avec une compréhension déformée des principes scientifiques fondamentaux, basée sur des simulations visuellement attrayantes mais conceptuellement erronées.