Patrick Bélanger
Article en référence: https://www.tomshardware.com/tech-industry/artificial-intelligence/deepseek-might-not-be-as-disruptive-as-claimed-firm-reportedly-has-50-000-nvidia-gpus-and-spent-usd1-6-billion-on-buildouts
DeepSeek, une entreprise chinoise d’IA, fait les manchettes pour son modèle d’intelligence artificielle open source. Contrairement aux affirmations initiales suggérant un développement à faible coût de 6 millions $, des rapports récents révèlent un investissement massif de 1,6 milliard $ en infrastructure et l’utilisation de 50 000 GPU NVIDIA.
Pour comprendre l’ampleur : un GPU est comme le “cerveau” qui fait fonctionner l’IA. Ces 50 000 unités représentent une puissance de calcul colossale, comparable à celle d’OpenAI, qui reçoit 13 milliards $ d’investissement de Microsoft.
La particularité de DeepSeek réside dans son approche open source : leur code est accessible gratuitement, permettant à d’autres de l’utiliser et de le modifier. C’est différent d’OpenAI qui garde son code propriétaire.
La réalité se situe probablement entre les extrêmes. Les 6 millions $ mentionnés initialement représentent vraisemblablement le coût d’entraînement d’un seul modèle, tandis que les 1,6 milliard $ couvrent l’infrastructure complète de l’entreprise.
Cette situation illustre parfaitement la complexité du développement de l’IA moderne : d’un côté, les coûts d’infrastructure sont monumentaux, de l’autre, l’efficacité des algorithmes permet des résultats impressionnants avec des ressources optimisées.
La vraie disruption ne vient peut-être pas du coût, mais de l’approche open source qui démocratise l’accès à cette technologie.
Imaginez une cuisine professionnelle. OpenAI serait comme un restaurant gastronomique qui garde ses recettes secrètes et fait payer cher chaque plat. DeepSeek serait plutôt comme un chef qui publie ses recettes sur YouTube : il a peut-être investi une fortune dans sa cuisine, mais une fois la recette partagée, n’importe qui peut la reproduire chez soi avec des ustensiles plus modestes.
Le débat sur les coûts ressemble à quelqu’un qui comparerait le prix d’un repas (6 millions $) avec le coût d’ouverture du restaurant entier (1,6 milliard $). Les deux chiffres sont vrais, mais ne racontent pas la même histoire.
C’est une révolution dans le monde de l’IA ! DeepSeek prouve qu’il est possible de créer des modèles performants avec une approche ouverte et collaborative. Les 1,6 milliard $ d’investissement démontrent la maturité et le sérieux du projet.
Cette transparence va accélérer l’innovation : des chercheurs du monde entier peuvent maintenant étudier, améliorer et adapter ces modèles. C’est exactement ce dont l’industrie a besoin pour démocratiser l’IA et créer des applications qui bénéficient à tous.
L’avenir appartient à l’open source, où la collaboration l’emporte sur la compétition.
Cette histoire soulève des questions troublantes. Si DeepSeek a minimisé ses coûts réels, que cache-t-on d’autre ? L’infrastructure massive pourrait servir à des fins non divulguées, notamment la surveillance ou la manipulation de données.
L’approche open source, bien que séduisante, pourrait faciliter la création d’IA malveillantes. Sans contrôle strict, ces technologies pourraient être détournées pour la désinformation ou pire.
De plus, la guerre des chiffres entre géants technologiques masque peut-être une course à l’armement en IA qui échappe à tout contrôle démocratique.
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