Patrick Bélanger
Article en référence: https://i.redd.it/zspzyt96ac3f1.png
Google connaît actuellement une montée spectaculaire de popularité avec ses outils d’intelligence artificielle, particulièrement grâce à Veo 3, leur nouveau modèle de génération vidéo. Les données montrent que le site deepmind.google a vu ses visites quotidiennes exploser, passant d’environ 100 000 à plus de 900 000 visiteurs par jour lors du lancement.
Veo 3 est un système d’IA capable de créer des vidéos à partir de descriptions textuelles, similaire à ce que fait Sora d’OpenAI, mais avec des capacités apparemment supérieures. Cependant, l’accès reste limité : il faut débourser au minimum 20$ par mois pour l’utiliser, et pour un usage intensif, les coûts grimpent jusqu’à 250$ mensuellement.
Cette percée s’inscrit dans une bataille féroce entre les géants technologiques. DeepMind, la division de recherche en IA de Google, avait déjà fait parler d’elle avec AlphaGo qui avait battu le champion mondial de Go en 2016. Mais cette fois, ils s’attaquent directement au marché grand public dominé par ChatGPT d’OpenAI.
Les utilisateurs soulignent plusieurs avantages concurrentiels de Google : leur écosystème intégré (Gmail, YouTube, Android), leurs puces TPU développées en interne qui réduisent les coûts, et surtout leur accès privilégié à d’énormes quantités de données via leurs services. Google possède également NotebookLM, qui a connu son propre moment viral récemment avec ses podcasts générés par IA.
Cette montée en popularité de Google dans l’IA était prévisible, mais son timing révèle une stratégie calculée plutôt qu’une innovation spontanée. L’entreprise possédait déjà la technologie et les ressources nécessaires depuis des années, mais a choisi d’attendre le bon moment pour frapper fort.
La réalité, c’est que Google joue avec des cartes maîtresses que ses concurrents n’ont pas. Leur intégration naturelle dans la vie quotidienne de milliards d’utilisateurs leur donne un avantage distributionnel énorme. Quand votre moteur de recherche, votre email, votre téléphone et votre navigateur appartiennent à la même entreprise, introduire l’IA devient un jeu d’enfant.
Cependant, cette domination soulève des questions importantes sur la concentration du pouvoir technologique. Nous assistons peut-être à la naissance d’un nouveau monopole, cette fois dans l’IA. La course n’est plus entre David et Goliath, mais entre plusieurs Goliaths, chacun avec ses propres avantages stratégiques.
Le défi pour Google sera de maintenir cette dynamique sans répéter ses erreurs passées : l’entreprise a la fâcheuse habitude d’abandonner des produits prometteurs. Les utilisateurs restent méfiants, et à juste titre.
Imaginez que l’industrie de l’IA soit comme une course de Formule 1. Pendant des années, OpenAI (ChatGPT) était cette petite écurie indépendante qui sortait de nulle part avec une voiture révolutionnaire, prenant tout le monde par surprise et dominant les premières courses.
Pendant ce temps, Google était comme Mercedes ou Ferrari : une équipe établie avec d’énormes ressources, des ingénieurs de classe mondiale, et leur propre circuit d’essais privé. Ils regardaient cette petite équipe gagner course après course en se disant : “Attendez, on a une meilleure voiture dans notre garage depuis des années !”
Maintenant, Google sort enfin sa voiture de course. Et surprise ! Non seulement elle est rapide, mais elle a aussi l’air plus cool, elle consomme moins d’essence (coûte moins cher à faire rouler), et en plus, elle peut se connecter automatiquement à votre système de navigation, votre playlist Spotify, et même commander votre café préféré en route.
Le problème ? Cette super voiture coûte 20$ juste pour l’essayer, et si vous voulez vraiment en profiter, c’est 250$ par mois. C’est comme si Ferrari vous disait : “Oui, notre voiture est géniale, mais pour la conduire plus de 10 minutes par mois, il faut être millionnaire !”
Nous assistons à un moment historique ! Google vient de démontrer que l’innovation peut encore surprendre, même venant d’un géant technologique. Veo 3 n’est que le début d’une révolution qui va transformer notre façon de créer du contenu.
L’intégration de l’IA dans l’écosystème Google va démocratiser la création vidéo comme jamais auparavant. Imaginez pouvoir générer des vidéos professionnelles directement depuis votre téléphone Android, les éditer avec l’IA, et les partager instantanément sur YouTube. Cette synergie va libérer la créativité de millions de personnes qui n’avaient pas accès aux outils de production traditionnels.
La concurrence féroce entre Google, OpenAI, et les autres va accélérer l’innovation de façon exponentielle. Chaque mois apporte son lot de percées technologiques, et les prix vont inévitablement baisser grâce à cette compétition. Ce qui coûte 250$ aujourd’hui sera gratuit dans deux ans.
Google a tous les atouts pour gagner cette course : leur recherche de pointe, leur infrastructure mondiale, et surtout leur capacité à intégrer l’IA dans des services que nous utilisons déjà quotidiennement. Nous nous dirigeons vers un futur où l’IA sera aussi naturelle que faire une recherche Google aujourd’hui.
Cette percée va également stimuler l’écosystème québécois de l’IA. Plus les outils deviennent accessibles, plus nos créateurs, nos entreprises et nos chercheurs peuvent innover et concurrencer à l’échelle mondiale.
Cette “victoire” de Google illustre parfaitement la consolidation inquiétante du pouvoir technologique entre les mains de quelques géants. Nous célébrons le fait qu’une entreprise déjà dominante étende encore plus son emprise sur nos vies numériques.
Le modèle économique révèle la vraie nature de cette innovation : Veo 3 n’est accessible qu’aux plus fortunés, créant une fracture numérique encore plus profonde. Pendant que les influenceurs et les entreprises technologiques s’extasient, le citoyen moyen reste exclu de cette révolution créative par des barrières financières prohibitives.
L’intégration de l’IA dans l’écosystème Google signifie une surveillance et une collecte de données encore plus invasives. Chaque vidéo générée, chaque prompt utilisé devient une donnée de plus dans leur arsenal publicitaire. Nous troquons notre vie privée contre des outils brillants.
La dépendance croissante envers ces plateformes centralisées fragilise notre autonomie technologique. Que se passe-t-il quand Google décide d’augmenter ses prix, de changer ses conditions d’utilisation, ou simplement d’abandonner le service comme ils l’ont fait avec tant d’autres produits ?
Pour le Québec et le Canada, cette domination américaine dans l’IA représente une perte de souveraineté numérique. Nos créateurs, nos entreprises et nos institutions deviennent dépendants d’outils contrôlés par des intérêts étrangers, sans alternative locale viable.
La course à l’IA devient une course vers le bas en termes d’emplois créatifs. Pourquoi embaucher un vidéaste québécois quand une IA peut faire le travail pour une fraction du coût ?
Si vous n'êtes pas redirigé automatiquement, 👉 cliquez ici 👈