Patrick Bélanger
Article en référence: https://arstechnica.com/cars/2025/03/after-50-million-miles-waymos-crash-a-lot-less-than-human-drivers/
Selon un récent article d’Ars Technica, les véhicules autonomes Waymo ont franchi le cap des 50 millions de miles (environ 80 millions de kilomètres) parcourus, avec un taux d’accidents significativement inférieur à celui des conducteurs humains. Ces voitures autonomes, équipées de technologie LIDAR (Light Detection and Ranging, un système utilisant des lasers pour mesurer les distances et créer une carte 3D de l’environnement), opèrent actuellement dans trois villes américaines.
Les données montrent que les Waymo sont impliqués dans 0,41 incidents par million de miles parcourus, soit un accident tous les 2,44 millions de miles. En comparaison, Tesla rapporte 0,14 incidents par million de miles avec son Autopilot, bien que cette comparaison soit délicate car les conditions d’utilisation diffèrent (l’Autopilot de Tesla est principalement utilisé sur autoroute).
Les Waymo fonctionnent actuellement dans des zones urbaines spécifiques, appelées “geofenced” (délimitées géographiquement), où la cartographie et les conditions de circulation sont bien connues du système. Elles ne circulent pas encore sur les autoroutes à grande vitesse, mais des tests sont en cours pour étendre leurs capacités. Ces véhicules sont conçus pour respecter scrupuleusement les limitations de vitesse et faire preuve d’une prudence parfois jugée excessive par certains utilisateurs.
Une étude de Swiss Re citée dans l’article compare les données de réclamations de responsabilité de Waymo avec des références calibrées par code postal pour les véhicules conduits par des humains. Cette étude s’appuie sur plus de 600 000 réclamations et plus de 125 milliards de miles d’exposition, ce qui lui confère une robustesse statistique significative.
Il est important de noter que ces véhicules autonomes sont encore en phase de développement et d’amélioration continue, avec des mises à jour régulières de leurs systèmes pour répondre aux différentes situations de conduite qu’ils rencontrent.
La performance des Waymo représente une avancée technologique indéniable, mais elle doit être contextualisée. Ces véhicules opèrent dans des conditions optimisées : zones cartographiées avec précision, environnements urbains prévisibles, et généralement par beau temps. Comparer leur taux d’accident avec celui de l’ensemble des conducteurs humains, qui conduisent dans toutes les conditions imaginables, n’est pas entièrement équitable.
Cependant, même en tenant compte de ces limitations, les progrès sont réels. Les commentaires des utilisateurs sur Reddit révèlent une expérience généralement positive, avec quelques anecdotes de comportements étranges ou de situations où le véhicule s’est retrouvé “bloqué” dans sa prise de décision. Ces situations, bien que rares, illustrent les défis qui restent à surmonter.
La question n’est plus de savoir si les voitures autonomes peuvent être plus sûres que les humains dans certaines conditions - elles le sont déjà - mais plutôt de déterminer quand elles pourront gérer l’ensemble des scénarios de conduite avec une fiabilité supérieure. L’adoption massive dépendra également de facteurs sociaux et psychologiques : sommes-nous prêts à céder le contrôle à une machine, même si statistiquement elle est plus sûre?
Entre les enthousiastes qui voient déjà un avenir sans conducteur et les sceptiques qui pointent les limitations actuelles, la réalité se situe probablement dans un développement progressif où les véhicules autonomes s’intégreront graduellement dans notre écosystème de transport, en commençant par les environnements les plus prévisibles avant de s’attaquer aux scénarios plus complexes.
Imaginez que vous ayez un ami, appelons-le Waymo, qui vient d’obtenir son permis de conduire. Cet ami est extrêmement prudent - il respecte toujours les limitations de vitesse, s’arrête complètement aux stops, et cède systématiquement le passage aux piétons. Il conduit comme si sa grand-mère était assise à l’arrière avec un service à thé en porcelaine sur les genoux.
Maintenant, comparez-le à votre oncle Bernard qui conduit depuis 30 ans, envoie des textos au volant, grille occasionnellement un feu orange bien mûr, et considère les clignotants comme une suggestion optionnelle. Qui préféreriez-vous pour conduire vos enfants à l’école?
Waymo, notre ami prudent, ne conduit pour l’instant que dans les quartiers qu’il connaît parfaitement, sur des routes bien entretenues, et généralement quand il fait beau. Il refuse catégoriquement de prendre l’autoroute ou de conduire dans une tempête de neige. Est-il vraiment un meilleur conducteur que l’oncle Bernard qui, malgré ses défauts, peut vous emmener n’importe où par tous les temps?
C’est un peu comme comparer un étudiant qui obtient 100% dans un cours de niveau débutant avec un autre qui obtient 80% dans un cours avancé. Le premier est-il réellement plus compétent? Peut-être pas encore, mais il montre certainement du potentiel!
Nous assistons aux prémices d’une révolution des transports qui va transformer nos villes et nos vies! Les Waymo ne sont que la première génération de véhicules vraiment autonomes, et déjà ils surpassent les humains en matière de sécurité. Imaginez ce que sera la technologie dans cinq ou dix ans!
Cette avancée va démocratiser la mobilité pour tous. Les personnes âgées, les non-voyants, ceux qui ne peuvent pas conduire pour diverses raisons - tous auront accès à une mobilité personnalisée, sûre et abordable. Plus besoin de posséder une voiture qui reste stationnée 95% du temps; un simple appel sur une application et un véhicule autonome viendra vous chercher.
Les embouteillages? Bientôt un souvenir du passé! Des flottes de véhicules autonomes communiquant entre eux optimiseront les flux de circulation, réduisant drastiquement les temps de trajet et la pollution. Les accidents de la route, qui causent 1,35 million de décès par an dans le monde, pourraient être réduits de 90% ou plus.
Et ce n’est que le début! Imaginez des villes redessinées sans parkings massifs, avec plus d’espaces verts et de zones piétonnes. Des véhicules qui se rechargent automatiquement, fonctionnent 24/7, et s’adaptent instantanément à la demande. La technologie LIDAR et l’intelligence artificielle continueront de s’améliorer exponentiellement, rendant ces véhicules capables de naviguer dans n’importe quelle condition, sur n’importe quelle route.
Nous sommes à l’aube d’une ère où la conduite humaine sera vue comme une curiosité historique, dangereuse et inefficace. Les 50 millions de miles parcourus par Waymo ne sont que le premier pas vers un avenir plus sûr, plus propre et plus accessible pour tous!
Ne nous laissons pas aveugler par des statistiques trompeuses et des promesses technologiques. Les Waymo opèrent dans des conditions idéales, sur des routes soigneusement sélectionnées, et principalement par beau temps. C’est comme vanter les performances d’un nageur qui n’a jamais quitté la piscine pour affronter l’océan.
Ces véhicules sont programmés pour être excessivement prudents, créant parfois des situations dangereuses par leur comportement imprévisible pour les conducteurs humains. Plusieurs témoignages sur Reddit mentionnent des Waymo bloquant des voies de circulation pendant de longues périodes ou effectuant des manœuvres déroutantes. Que se passera-t-il lorsqu’ils devront naviguer dans une tempête de neige québécoise, avec des marquages routiers invisibles et des conditions changeantes?
N’oublions pas non plus les implications sociales et économiques. Des millions d’emplois de chauffeurs sont menacés. Qui sera responsable en cas d’accident mortel? La compagnie? Le programmeur? L’algorithme? Et quid de notre vie privée, avec des véhicules qui collectent constamment des données sur nos déplacements?
La dépendance technologique est un autre risque majeur. Que se passe-t-il en cas de panne de système, de cyberattaque, ou simplement d’une mise à jour logicielle défectueuse? Nous risquons de créer une société où la liberté de mouvement dépend entièrement du bon vouloir des géants technologiques.
Enfin, cette focalisation sur les voitures autonomes détourne l’attention et les ressources de solutions plus durables comme les transports en commun et les infrastructures cyclables. Au lieu de réduire notre dépendance à l’automobile individuelle, nous la renforçons sous une nouvelle forme, perpétuant un modèle de développement urbain non durable.
Les 50 millions de miles parcourus par Waymo ne sont qu’une goutte d’eau dans l’océan des défis réels que pose la mobilité du futur.
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