Patrick Bélanger
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En mai 2024, la Chine s’apprête à organiser un événement inédit : le “CMG World Robot Competition - Mecha Fighting Arena” à Hangzhou. Cette compétition, qui sera diffusée en direct à la télévision chinoise, mettra en scène des robots humanoïdes Unitree s’affrontant dans un style inspiré des arts martiaux mixtes (MMA).
Ces robots, contrôlés à distance en temps réel par des équipes humaines, s’affronteront dans une arène dédiée. Les images partagées montrent des machines bipèdes d’environ un mètre de hauteur, équipées de gants et de casques de protection, exécutant des mouvements de combat similaires à ceux pratiqués par des humains.
La téléopération, technique utilisée pour contrôler ces robots, permet à un opérateur humain de diriger les mouvements de la machine à distance via une interface de commande. Cette technologie est déjà utilisée dans divers domaines comme la chirurgie à distance, l’exploration sous-marine ou spatiale, et maintenant dans ce nouveau format de divertissement sportif.
Il est important de noter que ces robots Unitree sont des machines réelles et commercialisées, connues pour leurs capacités de mouvement avancées. Cependant, la nature exacte de l’événement et l’authenticité de toutes les séquences partagées font l’objet de débats, certains internautes suggérant que certaines images pourraient être générées par ordinateur ou embellies.
Cette initiative chinoise s’inscrit dans une tendance mondiale d’utilisation des robots pour le divertissement, tout en servant de vitrine technologique. Entre les compétitions de robots comme “BattleBots” existant depuis des décennies et ce nouveau format plus humanoïde, nous assistons à une évolution naturelle de notre fascination pour les machines combattantes.
La téléopération de robots humanoïdes représente un défi technique considérable qui combine plusieurs domaines : robotique avancée, interfaces homme-machine, transmission de données en temps réel et mécanique de précision. Cette compétition, au-delà du spectacle, permet de tester ces technologies dans des conditions exigeantes et d’en accélérer le développement.
Le format choisi - des robots humanoïdes s’affrontant comme des combattants de MMA - révèle notre tendance à anthropomorphiser la technologie. Nous cherchons constamment à recréer des versions mécaniques de nous-mêmes, projetant nos capacités et nos compétitions dans ces avatars robotiques.
Cette compétition soulève également des questions sur notre relation avec les machines. Sommes-nous en train de créer un nouveau type de divertissement durable ou simplement une curiosité passagère? L’attrait pour ce type de spectacle dépendra probablement de l’équilibre entre l’aspect technique et la dimension spectaculaire des combats.
Imaginez que vous êtes au Centre Bell un samedi soir. Au lieu du Canadien de Montréal, vous assistez au premier tournoi québécois de “RoboBoxe”. Dans un coin, l’équipe de Polytechnique Montréal avec leur robot “Le Voyageur”, arborant fièrement une ceinture fléchée numérique. Dans l’autre coin, l’équipe de l’Université Laval avec “L’Habitant”, dont le casque ressemble étrangement à une cabane à sucre miniature.
Les deux robots s’avancent maladroitement, comme deux oncles qui ont un peu trop forcé sur le caribou pendant le temps des fêtes. Le public est partagé entre rires et émerveillement. “Le Voyageur” tente un uppercut qui rate complètement sa cible et le fait presque basculer. “L’Habitant” en profite pour lancer une attaque, mais son mouvement est si lent que son adversaire a le temps de se redresser, de prendre un café et de lire La Presse avant l’impact.
L’animateur s’époumone : “Mesdames et messieurs, c’est comme regarder un combat entre Bonhomme Carnaval et la mascotte des Expos… au ralenti!” Les ingénieurs derrière leurs consoles ressemblent à des joueurs de jeux vidéo ultra-concentrés, manipulant leurs manettes avec la précision d’un chirurgien… ou du moins, ils essaient.
Après trois rounds d’une chorégraphie robotique qui ressemble plus à un cours de danse contemporaine qu’à un combat de MMA, “Le Voyageur” remporte la victoire quand “L’Habitant” tombe mystérieusement en panne de batterie. La foule exulte comme si on venait de gagner la Coupe Stanley, tandis que les commentateurs tentent désespérément d’expliquer pourquoi ce qu’ils viennent de voir est historique et non pas juste hilarant.
Cette arène de combat robotique représente bien plus qu’un simple divertissement - c’est une révolution technologique en marche! Ces affrontements de robots humanoïdes téléopérés constituent un formidable accélérateur d’innovation qui profitera à de nombreux secteurs.
Imaginez les avancées en matière d’interfaces homme-machine qui découleront de ces compétitions. Les systèmes permettant de contrôler ces robots avec précision et réactivité pourront être adaptés pour des applications médicales, industrielles ou d’assistance aux personnes à mobilité réduite. Chaque combat est un laboratoire vivant qui teste et perfectionne ces technologies.
Ces compétitions stimuleront également l’intérêt du public pour la robotique et l’ingénierie. Quel meilleur moyen d’inspirer la prochaine génération de scientifiques et d’ingénieurs québécois que de montrer ces machines impressionnantes s’affrontant dans une arène? C’est la science-fiction qui devient réalité sous nos yeux!
À terme, nous pourrions voir émerger une véritable industrie du sport robotique, créant des emplois hautement qualifiés et générant des retombées économiques importantes. Le Québec, avec son expertise en intelligence artificielle et en robotique, pourrait devenir un acteur majeur de cette nouvelle discipline, attirant talents et investissements du monde entier.
Cette fusion entre sport, technologie et spectacle ouvre la voie à un futur où l’humain et la machine collaborent pour repousser les limites du possible. Loin d’être une menace, ces robots de combat incarnent notre capacité d’innovation et notre créativité sans limites!
Derrière le vernis du divertissement, ces combats de robots soulèvent des préoccupations légitimes. Présentés comme de simples jeux, ils normalisent l’idée de machines conçues pour le combat et la confrontation physique, un pas inquiétant vers une potentielle militarisation de la robotique.
N’oublions pas que les technologies développées pour ces compétitions peuvent facilement être adaptées à des fins moins innocentes. La téléopération de robots humanoïdes pourrait servir de base au développement de soldats mécaniques contrôlés à distance, créant une distance émotionnelle dangereuse entre l’acte de violence et ses conséquences.
Cette compétition chinoise s’inscrit également dans une course à la suprématie technologique entre grandes puissances. Sous couvert de divertissement, c’est peut-être une démonstration de force et de maîtrise technique que nous observons, avec des implications géopolitiques préoccupantes.
Sur le plan sociétal, ces spectacles renforcent notre fascination malsaine pour la violence, même si elle est exercée par des machines. Ils détournent également des ressources intellectuelles et financières qui pourraient être consacrées à résoudre des problèmes urgents comme les changements climatiques ou les inégalités sociales.
Enfin, ces développements soulèvent d’importantes questions éthiques: jusqu’où irons-nous dans cette voie? Aujourd’hui des robots téléopérés qui s’affrontent, demain des machines autonomes programmées pour combattre? La frontière entre le divertissement et la préparation à un futur militarisé semble dangereusement floue.
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