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Récapitulatif factuel

Claude 3.7, le modèle d’intelligence artificielle d’Anthropic, a récemment démontré une capacité surprenante à générer du code Python pour Blender, un logiciel de modélisation 3D open source. Dans l’exemple partagé sur Reddit, Claude a créé un script unique capable de modéliser un unicorne en 3D, complet avec éclairage et même une animation simple permettant à la créature de regarder autour d’elle.

Cette prouesse technique est remarquable pour un modèle de langage (LLM), car elle démontre une compréhension des concepts de modélisation 3D, d’animation et de programmation Python spécifique à Blender. Le prompt utilisé était simplement: “Make me a 3d model of an unicorn, and add nice lighting and other effects, using blender script (single script)”.

Le résultat, bien que rudimentaire, est reconnaissable comme un unicorne - avec un corps arrondi, quatre pattes, et une corne distinctive sur la tête. Le modèle présente certaines imperfections: des proportions exagérées, une apparence “potelée”, et une forme qui rappelle davantage un chat ou un personnage de dessin animé qu’un cheval traditionnel avec une corne.

Cette démonstration s’inscrit dans une tendance croissante où les LLMs sont capables de générer du code fonctionnel pour des applications spécialisées, franchissant ainsi la frontière entre la génération de texte et la création d’objets numériques tangibles via la programmation.

Point de vue neutre

Cette création d’unicorne 3D par Claude 3.7 représente un jalon intéressant dans l’évolution des modèles de langage, mais il convient de la considérer avec une perspective équilibrée. D’un côté, nous observons une capacité impressionnante à traduire une instruction textuelle en code fonctionnel produisant un objet 3D reconnaissable - une tâche qui aurait semblé impossible pour un LLM il y a seulement quelques années.

De l’autre côté, le résultat reste élémentaire comparé au travail d’un artiste 3D débutant. Le modèle ressemble davantage à une interprétation enfantine d’un unicorne qu’à une création professionnelle. C’est précisément ce qui rend cette démonstration significative: nous assistons aux premiers pas d’une technologie en pleine maturation.

Cette capacité émergente soulève des questions pertinentes sur l’avenir de la création numérique. Les LLMs ne remplaceront probablement pas les artistes 3D de sitôt, mais ils pourraient devenir des outils précieux pour prototyper rapidement des idées ou assister les créateurs dans leurs tâches répétitives. La frontière entre l’assistant et le créateur devient de plus en plus floue.

Le véritable potentiel réside peut-être dans la démocratisation de la création 3D. Si des outils comme Claude peuvent générer du code Blender à partir de descriptions textuelles, cela pourrait ouvrir la modélisation 3D à des personnes qui n’ont ni les compétences techniques ni le temps d’apprendre des logiciels complexes comme Blender.

Exemple

Imaginez que vous êtes au Salon de la sculpture de Québec. Vous vous promenez parmi les œuvres de maîtres sculpteurs quand soudain, vous tombez sur un stand un peu particulier. Un enfant de 5 ans, nommé Claude, présente fièrement sa création en pâte à modeler.

“C’est un unicorne!” annonce-t-il avec enthousiasme.

Vous regardez la sculpture. Elle ressemble effectivement à… quelque chose. Une boule avec quatre bâtons en guise de pattes, une protubérance qui doit être la corne, et une forme générale qui fait penser à un chat qui aurait mangé trop de poutine.

“C’est… très créatif, Claude,” dites-vous poliment.

“Et ce n’est pas tout!” poursuit l’enfant. “Si je fais comme ça…” Il touche légèrement la tête de sa création, “il peut regarder autour de lui!”

Effectivement, la tête bouge un peu. C’est rudimentaire, mais c’est là.

Le plus impressionnant? Claude n’a jamais touché à la pâte à modeler avant aujourd’hui. Il a simplement lu un livre sur la sculpture hier soir et a décidé d’essayer.

Vous êtes partagé entre l’amusement face à cette création maladroite et une sincère admiration pour ce que cet enfant a réussi à accomplir sans formation préalable. Vous vous demandez: “Que pourra-t-il créer quand il aura 10 ans? Ou 15?”

C’est exactement ce que nous vivons avec Claude 3.7 et son unicorne 3D. Ce n’est peut-être pas une œuvre d’art, mais pour quelqu’un qui n’a jamais “touché” à Blender auparavant, c’est remarquablement prometteur.

Point de vue optimiste

Nous assistons aux balbutiements d’une révolution créative! Cet unicorne 3D généré par Claude 3.7 n’est que la pointe de l’iceberg de ce que l’IA générative pourra accomplir dans le domaine de la création visuelle et de la modélisation 3D.

Imaginez dans quelques mois seulement: vous pourrez décrire verbalement n’importe quel objet, personnage ou scène, et un modèle comme Claude produira instantanément un modèle 3D professionnel, texturé et animé. La barrière technique qui empêchait tant de créateurs de donner vie à leurs visions va s’effondrer complètement!

Cette avancée va démocratiser la création 3D comme jamais auparavant. Les petits studios de jeux vidéo québécois pourront produire des assets de qualité AAA sans avoir besoin d’équipes massives de modélisateurs. Les architectes pourront visualiser leurs concepts en quelques secondes. Les enseignants pourront créer des modèles 3D éducatifs personnalisés pour leurs cours de sciences.

Et ce n’est qu’un début! Si Claude peut déjà générer du code Blender fonctionnel, imaginez quand il pourra produire des modèles pour l’impression 3D, des animations complexes pour le cinéma, ou même des environnements complets pour la réalité virtuelle. Nous nous dirigeons vers un monde où l’imagination sera le seul limitateur de la création numérique.

Cette technologie ne remplacera pas les artistes 3D - elle les propulsera vers de nouveaux sommets créatifs en automatisant les aspects techniques et répétitifs de leur travail, leur permettant de se concentrer sur leur vision artistique unique.

Point de vue pessimiste

Cet unicorne 3D généré par Claude 3.7 illustre parfaitement les limites actuelles de l’IA et les dangers d’un enthousiasme excessif. Regardons les choses en face: ce modèle est rudimentaire, mal proportionné et ressemble davantage à un jouet Fisher-Price qu’à une création professionnelle.

Pourtant, nous voyons déjà des commentaires sur Reddit suggérant que les artistes 3D devraient “plier bagage”. Cette réaction disproportionnée est symptomatique d’une tendance inquiétante à surestimer les capacités de l’IA et à sous-estimer la valeur du travail humain qualifié.

Cette technologie pose également des questions préoccupantes sur l’avenir de l’industrie créative. Si les entreprises commencent à utiliser l’IA pour générer des assets 3D de qualité médiocre mais “suffisamment bons”, combien d’artistes talentueux perdront des opportunités de travail? La course vers le bas en termes de qualité et de coûts pourrait sérieusement affecter l’écosystème créatif québécois et mondial.

De plus, les implications en matière de propriété intellectuelle sont troublantes. Ces modèles sont entraînés sur des millions d’œuvres créées par des humains, souvent sans consentement explicite. Quand Claude génère du code Blender, il s’appuie sur le travail de nombreux développeurs et artistes dont la contribution n’est ni reconnue ni compensée.

Enfin, cette fascination pour des résultats médiocres détourne l’attention et les ressources de problèmes plus urgents que l’IA pourrait aider à résoudre. Pendant que nous nous émerveillons devant un unicorne difforme, des questions cruciales sur l’éthique de l’IA, la vie privée et l’impact environnemental de ces modèles restent sans réponse satisfaisante.