Étude sur 7000 entreprises: l IA au travail? Gain de temps moyen de 3%, mais aucun impact sur salaires ou heures. 80% du temps économisé est réaffecté à d autres tâches, dont... corriger l IA! La révolution attendra. #TechnoRéalité #IA

Article en référence: https://fortune.com/2025/05/18/ai-chatbots-study-impact-earnings-hours-worked-any-occupation/

Récapitulatif factuel

Une étude récente menée par le Bureau national de recherche économique du Danemark a analysé l’impact des chatbots d’IA dans environ 7 000 lieux de travail, couvrant 25 000 travailleurs dans 11 professions différentes. Les résultats sont sans équivoque : aucun impact significatif sur les revenus ou les heures de travail enregistrées n’a été constaté, quelle que soit la profession.

L’étude, intitulée “Large Language Models, Small Labor Market Effects” (Grands modèles de langage, petits effets sur le marché du travail), révèle que les utilisateurs de l’IA au travail n’ont économisé en moyenne que 3% de leur temps. Plus révélateur encore, seulement 3 à 7% des gains de productivité se sont traduits par des augmentations de salaire.

Les chercheurs ont également découvert que plus de 80% du temps économisé grâce à l’IA a été réalloué à d’autres tâches professionnelles. Moins de 10% des participants ont déclaré prendre plus de pauses ou de temps de loisir. Parmi ces nouvelles tâches figurent notamment la révision et la correction du contenu généré par l’IA, ce qui crée paradoxalement un nouveau type de travail.

Il est important de noter le contexte économique actuel des entreprises d’IA générative : OpenAI, évaluée à 40 milliards de dollars, a enregistré des revenus de 4 milliards en 2024, mais selon un rapport du New York Times, l’entreprise pourrait perdre jusqu’à 26 milliards de dollars en 2025. L’utilisation de ces modèles d’IA est extrêmement coûteuse en termes d’infrastructure (GPU, serveurs) et de puissance de calcul nécessaire pour chaque requête.

Point de vue neutre

L’IA dans le milieu professionnel semble suivre le même chemin que de nombreuses innovations technologiques avant elle : beaucoup de promesses, mais des résultats plus nuancés dans la réalité quotidienne. Ce qui ressort clairement de cette étude, c’est que l’IA n’est ni le sauveur miraculeux annoncé par certains, ni le destructeur d’emplois redouté par d’autres.

La technologie actuelle des chatbots d’IA s’avère être un outil parmi d’autres dans la boîte à outils du travailleur moderne. Elle peut accélérer certaines tâches spécifiques comme la rédaction de code, la création de contenu marketing ou la rédaction d’offres d’emploi, mais son utilité varie considérablement selon les professions et les contextes.

Ce qui est particulièrement révélateur, c’est la façon dont les gains de productivité sont absorbés. Plutôt que de se traduire par moins d’heures travaillées ou des salaires plus élevés, ces gains sont simplement réinvestis dans plus de travail. C’est un schéma que nous avons déjà observé avec d’autres avancées technologiques : la productivité augmente, mais les bénéfices ne sont pas nécessairement partagés avec les travailleurs.

L’IA actuelle semble donc être un outil complémentaire plutôt qu’un remplaçant. Elle peut aider à accomplir certaines tâches plus rapidement, mais elle crée également de nouvelles formes de travail, comme la vérification et la correction du contenu qu’elle génère. Cette relation symbiotique, plutôt qu’antagoniste, entre l’humain et la machine pourrait bien être le modèle dominant pour les années à venir.

Exemple

Imaginez que vous ayez embauché un stagiaire nommé Claude pour vous aider dans votre travail quotidien. Claude est intelligent, mais inexpérimenté. Il peut rédiger rapidement un premier brouillon d’un courriel ou d’un rapport, mais vous devez toujours relire son travail attentivement.

Un jour, votre patron vous demande de préparer une présentation importante. Vous demandez à Claude de vous aider :

“Claude, peux-tu me préparer une présentation sur les tendances du marché pour notre réunion de demain?”

Claude revient 15 minutes plus tard avec une présentation qui, à première vue, semble impressionnante. Les diapositives sont bien structurées, il y a des graphiques colorés et tout semble professionnel. Vous êtes ravi et pensez avoir gagné plusieurs heures de travail.

Mais en examinant de plus près, vous remarquez que Claude a inventé des statistiques, mélangé les noms de vos concurrents et inclus une section entière sur un marché dans lequel votre entreprise n’opère même pas. Vous passez alors deux heures à corriger ces erreurs, à vérifier les données et à reformuler certains passages.

À la fin de la journée, avez-vous vraiment économisé du temps? Peut-être un peu. Mais vous avez simplement remplacé le temps que vous auriez passé à créer la présentation par du temps passé à corriger le travail de Claude. Et votre patron ne vous a pas proposé de rentrer plus tôt ni augmenté votre salaire parce que vous avez un stagiaire qui vous “aide”.

C’est exactement ce qui se passe avec les chatbots d’IA dans de nombreux lieux de travail aujourd’hui. Ils peuvent produire rapidement, mais leur production nécessite souvent une supervision et des corrections humaines substantielles.

Point de vue optimiste

L’étude ne capture qu’un instantané d’une technologie en pleine évolution! Les modèles d’IA d’aujourd’hui ne sont que la première vague d’une révolution qui transformera fondamentalement notre façon de travailler. Si les gains actuels semblent modestes, c’est simplement parce que nous sommes encore dans la phase d’adaptation et d’apprentissage.

Les premiers utilisateurs d’Internet ou des smartphones n’ont pas non plus vu leur productivité exploser du jour au lendemain. Il a fallu du temps pour développer les meilleures pratiques, les flux de travail optimaux et les cas d’utilisation les plus pertinents. L’IA suivra le même chemin.

Déjà, nous voyons des exemples inspirants d’utilisateurs qui ont su tirer parti de ces outils pour accomplir des tâches qui auraient été impossibles auparavant. Comme ce technicien d’une entreprise de divertissement qui, sans compétences en programmation, a créé une application web complète pour gérer un tournoi de fléchettes grâce à l’IA. Ou ces développeurs qui peuvent désormais produire 2 à 3 fois plus de code de qualité qu’auparavant.

À mesure que les modèles d’IA s’amélioreront et que nous apprendrons à mieux les utiliser, les gains de productivité deviendront de plus en plus significatifs. Les tâches répétitives et à faible valeur ajoutée seront automatisées, libérant du temps pour le travail créatif et stratégique où les humains excellent vraiment.

L’avenir n’est pas un monde où l’IA remplace les travailleurs, mais un monde où chaque travailleur, augmenté par l’IA, peut accomplir des choses extraordinaires. Nous sommes à l’aube d’une nouvelle ère de collaboration homme-machine qui pourrait bien conduire à une renaissance de la créativité et de l’innovation humaines!

Point de vue pessimiste

Cette étude confirme ce que beaucoup craignaient déjà : l’IA est davantage un outil de pression sur les travailleurs qu’un véritable moteur de progrès social. Si elle n’a pas encore supprimé massivement des emplois, elle a déjà commencé à transformer la nature du travail, et pas nécessairement pour le mieux.

Les entreprises investissent des milliards dans ces technologies non pas pour améliorer les conditions de travail, mais pour extraire toujours plus de valeur de leurs employés. Comme le montre l’étude, le temps “économisé” grâce à l’IA est immédiatement réinvesti dans d’autres tâches, créant une intensification du travail plutôt qu’un allègement.

Plus inquiétant encore, nous assistons à une bulle spéculative autour de l’IA qui rappelle dangereusement la bulle internet des années 2000. Des entreprises comme OpenAI perdent des milliards pour subventionner artificiellement leurs services, dans l’espoir de créer une dépendance avant d’augmenter drastiquement leurs prix. Quand cette bulle éclatera, ce sont les entreprises et les travailleurs qui en paieront le prix.

L’IA actuelle est fondamentalement imparfaite : elle hallucine des informations, commet des erreurs et nécessite une supervision humaine constante. Pourtant, les décideurs continuent de la présenter comme une solution miracle, justifiant ainsi des réductions d’effectifs et une précarisation accrue du travail.

À terme, nous risquons de nous retrouver dans un monde où le travail est de plus en plus fragmenté, surveillé et intensifié, où les compétences humaines sont dévalorisées au profit d’une technologie imparfaite, et où les gains de productivité ne profitent qu’à une poignée d’entreprises technologiques et leurs actionnaires. L’IA pourrait bien être le cheval de Troie d’une nouvelle vague de déshumanisation du travail.

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