Patrick Bélanger
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Le PDG de Klarna, Sebastian Siemiatkowski, a fait une déclaration fracassante concernant l’IA dans son entreprise. Klarna, une entreprise suédoise de technologie financière fondée en 2005, offre des services de paiement en ligne et des options de paiement différé. Selon lui, l’IA peut déjà accomplir tous les emplois humains, ce qui a motivé leur décision d’arrêter les embauches il y a environ un an.
L’entreprise a déjà réduit ses effectifs de 22%, passant d’environ 4500 à 3500 employés. Siemiatkowski promet que les gains de productivité liés à l’IA seront partagés avec les employés restants sous forme d’augmentations salariales. Klarna utilise actuellement diverses solutions d’IA, notamment des systèmes d’OpenAI, pour automatiser plusieurs aspects de ses opérations.
La réalité se situe probablement entre les déclarations audacieuses du PDG et le scepticisme total. L’IA actuelle excelle dans certaines tâches spécifiques, particulièrement dans le secteur financier où l’automatisation est déjà bien établie. Cependant, l’affirmation selon laquelle l’IA peut remplacer tous les emplois semble prématurée.
Les entreprises comme Klarna adoptent une approche progressive de l’automatisation, commençant par les tâches les plus répétitives et structurées. Cette transition n’est pas instantanée mais plutôt un processus graduel qui s’étend sur plusieurs années, permettant l’adaptation tant des systèmes que des employés.
Imaginez un restaurant où le chef annonce fièrement avoir installé des robots-cuisiniers capables de préparer tous les plats du menu. En réalité, ces robots excellent peut-être pour couper les légumes et doser les ingrédients, mais ils ne peuvent pas encore créer de nouvelles recettes ou ajuster le goût selon les retours des clients. De même, l’IA chez Klarna est comme ces robots-cuisiniers : très efficace pour certaines tâches spécifiques, mais pas encore prête à remplacer toute la brigade de cuisine.
Cette transformation représente une évolution naturelle et positive du monde du travail. L’automatisation des tâches répétitives permet aux employés de se concentrer sur des aspects plus créatifs et stratégiques de leur travail. Les gains de productivité générés par l’IA pourraient effectivement se traduire par de meilleures conditions de travail et des salaires plus élevés pour les employés restants.
Cette révolution technologique créera de nouveaux types d’emplois, comme nous l’avons vu avec l’avènement d’Internet. Les entreprises qui adoptent rapidement l’IA, comme Klarna, seront mieux positionnées pour prospérer dans l’économie de demain, créant ainsi de nouvelles opportunités pour leurs employés.
Les déclarations de Siemiatkowski ressemblent dangereusement aux promesses non tenues de l’ère des dot-com. La réduction des effectifs pourrait être davantage motivée par des pressions financières que par de réelles avancées technologiques, notamment considérant que Klarna a perdu 85% de sa valorisation en 2022.
L’automatisation massive risque de créer un fossé croissant entre une petite élite d’employés hautement qualifiés et une masse de travailleurs dont les compétences deviennent obsolètes. Les promesses d’augmentations salariales pour les employés restants pourraient ne jamais se matérialiser, tandis que la charge de travail continue d’augmenter pour ceux qui restent.
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