Patrick Bélanger
Article en référence: https://www.heritage.org/sites/default/files/~/media/images/reports/2013/07/bg%202825/bgproductivityandcompensationchart6825.jpg
Depuis les années 70, nous observons un phénomène économique intriguant : alors que la productivité des travailleurs augmente considérablement, leurs salaires stagnent. Les données montrent que la productivité a presque doublé, mais les compensations n’ont pas suivi cette courbe ascendante.
Cette divergence s’explique par plusieurs facteurs clés :
Les compensations totales (incluant les avantages sociaux) ont légèrement augmenté, mais pas au même rythme que la productivité. C’est ce qu’on appelle le “découplage productivité-salaire”.
Cette situation reflète une transformation profonde de notre rapport au travail. Ce n’est pas tant l’IA qui menace l’emploi aujourd’hui, mais plutôt un déséquilibre systémique dans la répartition des gains de productivité.
Nous sommes peut-être à l’aube d’une nouvelle ère économique, similaire à celle de Ford où les entreprises ont réalisé qu’elles devaient payer suffisamment leurs employés pour qu’ils puissent consommer leurs produits. Les discussions actuelles sur la semaine de 4 jours et le revenu universel de base sont des indicateurs de cette transformation potentielle.
La vraie question n’est pas de savoir si la technologie détruit des emplois, mais plutôt comment nous pouvons assurer une distribution plus équitable des bénéfices qu’elle génère.
Imaginons une boulangerie traditionnelle. Dans les années 70, le boulanger pétrissait sa pâte à la main et produisait 100 pains par jour. Aujourd’hui, grâce aux pétrins électriques et aux fours automatisés, il peut en produire 200. Pourtant, son salaire n’a pratiquement pas augmenté!
C’est comme si vous doubliez votre production de tourtières du Lac-Saint-Jean grâce à un robot culinaire dernier cri, mais que votre patron gardait tous les profits supplémentaires pour lui-même et ses actionnaires, en vous laissant les mêmes miettes qu’avant.
Cette situation pourrait catalyser une révolution positive dans notre façon d’organiser le travail. Les gains de productivité pourraient enfin être redistribués plus équitablement, menant à :
L’automatisation et l’IA pourraient nous libérer des tâches répétitives, nous permettant de nous concentrer sur des activités plus enrichissantes et créatives. Nous pourrions entrer dans une nouvelle ère de prospérité partagée.
Si la tendance se maintient, nous risquons d’assister à une amplification des inégalités déjà criantes. L’arrivée de l’IA générative pourrait accélérer ce phénomène de façon dramatique :
Sans intervention significative, nous pourrions voir émerger une société à deux vitesses où une minorité profite des avancées technologiques pendant que la majorité lutte pour maintenir son niveau de vie.
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