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Récapitulatif factuel

Un utilisateur de Reddit a partagé une image comparant les tendances de recherche Google pour différentes technologies émergentes au fil du temps. L’image montre six courbes distinctes : l’intelligence artificielle (IA), la blockchain, les cryptomonnaies, le métavers, l’Internet des objets (IoT) et l’impression 3D.

Ce graphique révèle des tendances intéressantes : l’IA connaît actuellement une montée fulgurante qui semble encore en croissance, tandis que le métavers a connu une ascension rapide suivie d’une chute tout aussi spectaculaire. Les cryptomonnaies et la blockchain ont également connu des pics d’intérêt suivis de déclins significatifs. En revanche, l’impression 3D et l’Internet des objets montrent des courbes plus stables sur la durée.

Les commentaires sous ce post sont particulièrement révélateurs des différentes perceptions de ces technologies. Plusieurs utilisateurs soulignent que les technologies qui ont maintenu leur pertinence (IA, impression 3D, IoT) partagent un point commun : elles résolvent des problèmes concrets du monde réel, contrairement aux autres qui proposent des solutions à des problèmes qui n’existent pas nécessairement.

Il est important de noter que ces graphiques sont normalisés à 100%, ce qui signifie que chaque courbe atteint 100% à son pic d’intérêt relatif. Cette normalisation peut créer une fausse impression d’égalité entre l’ampleur réelle de l’intérêt pour chaque technologie.

Point de vue neutre

L’engouement pour une technologie suit souvent un cycle prévisible que Gartner a bien modélisé : une montée rapide des attentes, suivie d’une désillusion tout aussi rapide, puis d’une lente remontée vers une adoption productive. Ce que nous observons avec ces différentes technologies n’est pas tant une question de validité technologique que de maturité d’application.

L’IA se distingue des autres technologies présentées par sa polyvalence et son potentiel de transformation dans pratiquement tous les secteurs. Contrairement au métavers ou aux cryptomonnaies qui cherchent encore leur raison d’être fondamentale, l’IA s’intègre naturellement dans des processus existants pour les améliorer.

Ce qui déterminera si l’IA suivra le chemin stable de l’impression 3D ou la chute brutale du métavers n’est pas tant son potentiel technologique que sa capacité à s’intégrer de manière transparente et utile dans notre quotidien. Les technologies qui perdurent sont celles qui deviennent invisibles, qui s’effacent derrière leur utilité.

L’histoire nous enseigne que ce n’est pas l’ampleur de l’engouement initial qui prédit le succès à long terme, mais plutôt la solidité des cas d’usage concrets. L’électricité et l’internet ont connu des bulles spéculatives, mais leur utilité fondamentale a assuré leur pérennité bien au-delà des cycles d’engouement.

Exemple

Imaginez une fête où six personnes font leur entrée, chacune représentant une de ces technologies.

Monsieur Métavers arrive avec fracas, vêtu d’un costume futuriste étincelant et de lunettes de réalité virtuelle. Il promet à tous les invités qu’ils pourront bientôt vivre dans un monde parallèle fantastique. Tout le monde l’entoure, fasciné… pendant environ 20 minutes. Puis on réalise que ses lunettes sont lourdes, qu’elles donnent mal à la tête, et que son monde virtuel ressemble étrangement à un jeu vidéo des années 2000. Il finit la soirée seul dans un coin.

Madame Crypto et son cousin Monsieur Blockchain font leur entrée ensemble, parlant fort de révolution financière et de décentralisation. Ils distribuent des jetons colorés en promettant qu’ils vaudront une fortune demain. Quelques invités mordent à l’hameçon, mais quand vient le moment de payer les consommations, personne n’accepte leurs jetons. Leur enthousiasme diminue progressivement au fil de la soirée.

Monsieur IoT est plus discret. Il se promène en connectant subtilement les lumières, le thermostat et la chaîne stéréo. Peu de gens le remarquent, mais la fête devient mystérieusement plus agréable grâce à lui.

Madame Impression 3D s’installe dans un coin et commence à créer de petits objets utiles pour les invités : un support pour téléphone ici, un décapsuleur là. Sans faire de bruit, elle se rend indispensable.

Et puis il y a Madame IA. Au début, elle semble timide, prenant des notes sur chaque invité. Mais bientôt, elle aide le DJ à choisir la musique parfaite, suggère des recettes au traiteur en fonction des goûts des invités, et aide même Monsieur Métavers à améliorer ses lunettes. À la fin de la soirée, elle ne fait plus seulement partie de la fête – elle est devenue l’organisatrice invisible qui améliore l’expérience de chacun.

La question est : qui sera encore invité à la prochaine fête?

Point de vue optimiste

L’IA n’est pas simplement une autre vague technologique – c’est la vague qui propulsera toutes les autres! Contrairement au métavers ou aux cryptomonnaies, l’IA n’est pas une technologie isolée mais un multiplicateur de force qui transformera fondamentalement chaque industrie, chaque métier, chaque aspect de notre société.

Ce que nous voyons aujourd’hui n’est que la partie émergée de l’iceberg. Les modèles actuels comme GPT-4 ou Claude ne sont que les prémices d’une révolution qui s’accélère de manière exponentielle. Dans cinq ans, nous regarderons nos outils actuels avec le même amusement que nous ressentons en voyant un Nokia 3310 aujourd’hui.

L’IA démocratise l’accès au savoir et à la productivité d’une manière sans précédent. Un étudiant au Québec peut désormais avoir accès à un tuteur personnalisé 24/7. Un entrepreneur peut lancer une entreprise avec des capacités qui auraient nécessité une équipe de 50 personnes il y a quelques années. Un chercheur peut analyser des données à une échelle auparavant inimaginable.

Contrairement aux autres technologies du graphique, l’IA ne connaîtra pas de “pic d’engouement” suivi d’un déclin, mais plutôt une série de vagues d’innovation successives, chacune plus puissante que la précédente. Nous sommes au début d’une nouvelle ère comparable à l’avènement de l’électricité ou d’internet – des technologies qui n’ont pas simplement ajouté une nouvelle couche à notre société, mais qui l’ont fondamentalement transformée.

L’IA sera pour le travail intellectuel ce que la machine à vapeur a été pour le travail physique – un multiplicateur de capacités humaines qui libérera notre créativité et notre potentiel. Nous sommes à l’aube d’une renaissance technologique qui pourrait bien être la plus importante de l’histoire humaine.

Point de vue pessimiste

L’engouement actuel pour l’IA suit exactement le même schéma que toutes les bulles technologiques précédentes. Nous sommes en plein dans ce que les économistes appellent la “phase d’euphorie irrationnelle”, où les promesses grandiloquentes et les investissements frénétiques masquent les limitations fondamentales de la technologie.

Regardons les faits : les modèles d’IA actuels sont essentiellement des systèmes statistiques sophistiqués qui regurgitent et recombinent des informations existantes. Ils n’ont pas de compréhension réelle, pas de conscience, pas de jugement. Ils hallucinent régulièrement, perpétuent des biais et consomment des ressources énergétiques colossales pour des gains marginaux.

Les entreprises d’IA brûlent des milliards en capital-risque sans modèles économiques viables. OpenAI perd supposément des millions par jour. Les coûts d’inférence restent prohibitifs pour de nombreuses applications. Et pendant ce temps, les promesses s’accumulent : AGI, superintelligence, résolution de tous les problèmes de l’humanité…

Rappelons-nous que le métavers devait “révolutionner notre façon de vivre” et que la blockchain allait “transformer la finance mondiale”. Aujourd’hui, ces technologies sont des notes de bas de page dans l’histoire des bulles spéculatives.

L’IA suivra probablement un chemin similaire. Après l’euphorie viendra la désillusion, quand les limites deviendront évidentes, quand les investisseurs commenceront à exiger des retours sur leurs investissements, quand le public se lassera des chatbots qui ne font qu’imiter l’intelligence sans la posséder réellement.

Certes, l’IA trouvera sa place dans certaines niches spécifiques, comme l’ont fait l’impression 3D et l’IoT, mais l’idée qu’elle transformera fondamentalement notre société est probablement aussi illusoire que les promesses du métavers. Dans dix ans, nous regarderons peut-être cette période d’engouement pour l’IA avec le même embarras que nous ressentons aujourd’hui en repensant à la folie des NFT.