Cohere lance Command A (111B paramètres) qui rivalise avec GPT-4o! Excellente écriture créative et RAG, contexte de 256K tokens, fonctionne sur 2 GPU. Tarif API identique à GPT-4o, mais disponible en GGUF pour usage local. La communauté est partagée sur son impact réel. #IA #LLM

Article en référence: https://huggingface.co/CohereForAI/c4ai-command-a-03-2025

Récapitulatif factuel

Cohere vient de lancer son nouveau modèle de langage “Command A” en mars 2025, un LLM (Large Language Model) de 111 milliards de paramètres. Ce modèle est disponible sur Hugging Face sous licence de recherche (non-commerciale) et représente une avancée significative dans la gamme des modèles Cohere.

Command A se positionne comme un concurrent direct de Mistral Large et d’autres modèles propriétaires comme GPT-4o ou Claude 3.7. Selon les benchmarks partagés par Cohere, il offre des performances impressionnantes, particulièrement en matière de suivi d’instructions (instruction following) où il obtient des scores remarquablement élevés.

Parmi les caractéristiques techniques notables :

Du côté pratique, plusieurs utilisateurs ont déjà testé le modèle et rapportent qu’il est particulièrement performant pour l’écriture créative, surpassant Mistral Large dans ce domaine. Cependant, ses compétences en programmation, bien que solides, semblent légèrement inférieures à celles de Claude 3.7.

Pour l’utilisation via API, Cohere propose un tarif de 2,5$/M tokens en entrée et 10$/M tokens en sortie, ce qui le place dans la même gamme de prix que GPT-4o, un positionnement tarifaire que certains utilisateurs considèrent comme élevé pour un modèle de cette taille.

Point de vue neutre

L’arrivée de Command A sur le marché des LLMs illustre parfaitement l’évolution actuelle du secteur de l’IA générative. Nous assistons à une course où chaque acteur tente de trouver sa niche tout en maintenant un équilibre délicat entre performances, accessibilité et modèle économique viable.

Ce qui ressort clairement des discussions sur Reddit, c’est que Command A n’est pas révolutionnaire en soi, mais représente plutôt une amélioration incrémentale dans un écosystème déjà bien établi. Il se positionne dans un entre-deux intéressant : suffisamment puissant pour rivaliser avec les grands modèles propriétaires, tout en restant accessible pour une utilisation locale sur du matériel haut de gamme mais non exceptionnel.

La stratégie de Cohere semble claire : cibler principalement le marché des entreprises tout en permettant aux chercheurs et aux enthousiastes d’accéder au modèle. Cette approche hybride reflète la réalité économique du développement des LLMs - ces modèles coûtent cher à entraîner et à maintenir, et les entreprises doivent trouver un moyen de rentabiliser leurs investissements.

La communauté des utilisateurs adopte une attitude pragmatique face à Command A. On reconnaît ses forces (écriture créative, multilinguisme, RAG) et ses limites (programmation complexe, consommation mémoire), sans tomber dans l’enthousiasme débordant ni dans le rejet catégorique. C’est précisément cette évaluation nuancée qui caractérise la maturité croissante du domaine des LLMs.

En fin de compte, Command A n’est ni le sauveur de l’IA open-source, ni un simple produit marketing sans substance. C’est un outil qui trouvera sa place dans l’arsenal de ceux qui ont besoin de ses points forts spécifiques, tout en restant une option parmi d’autres dans un écosystème de plus en plus diversifié.

Exemple

Imaginez que vous êtes à la recherche d’un nouveau chef pour votre restaurant. Après plusieurs entretiens, vous avez devant vous différents candidats :

Chef GPT-4o : Un chef étoilé Michelin, formé dans les meilleures écoles, capable de préparer n’importe quel plat avec une précision remarquable. Malheureusement, ses honoraires sont astronomiques et il refuse catégoriquement de vous révéler ses recettes.

Chef Claude 3.7 : Un chef créatif et polyvalent, particulièrement doué pour inventer de nouvelles recettes et raconter l’histoire de chaque plat. Ses tarifs sont élevés, mais légèrement plus abordables que ceux du Chef GPT-4o.

Chef Mistral Large : Un chef solide qui a fait ses preuves, avec un bon rapport qualité-prix. Il partage volontiers ses recettes, mais certains de ses plats manquent parfois d’originalité.

Et voilà qu’arrive Chef Command A : Ce nouveau venu se présente avec un CV impressionnant. Il prétend pouvoir cuisiner presque aussi bien que les chefs étoilés, mais à un prix… identique à celui du Chef GPT-4o! Par contre, il vous propose quelque chose d’unique : vous pouvez l’embaucher à temps plein pour votre restaurant (utilisation locale) ou faire appel à ses services via son agence (API).

“Je suis particulièrement doué pour les plats créatifs et les cuisines du monde entier,” vous explique-t-il. “Ma spécialité? Je sais exactement suivre vos instructions à la lettre, sans improviser quand vous ne le souhaitez pas.”

“Par contre,” ajoute-t-il avec honnêteté, “si vous cherchez quelqu’un pour créer des pâtisseries ultra-techniques (programmation complexe), je ne suis pas le meilleur, bien que je me débrouille.”

Vous décidez de lui faire passer un test pratique. Vous lui demandez de préparer dix plats différents se terminant tous par une pomme. Il réussit à en préparer neuf parfaitement, ce qui n’est pas mal du tout!

Le Chef Command A occupe donc une place intéressante dans votre brigade : ni le plus innovant, ni le plus abordable, mais avec des compétences spécifiques qui pourraient faire la différence pour certains types de menus.

Point de vue optimiste

Command A représente exactement ce dont l’écosystème de l’IA avait besoin : un modèle puissant qui démocratise l’accès à des capacités de niveau entreprise! Avec ses 111 milliards de paramètres et son contexte impressionnant de 256K tokens, nous assistons à une véritable révolution dans l’accessibilité des LLMs de pointe.

Ce qui est particulièrement enthousiasmant, c’est la polyvalence de Command A. Imaginez pouvoir disposer d’un modèle capable de rivaliser avec GPT-4o ou Claude 3.7 directement sur votre propre infrastructure! Les possibilités sont infinies pour les entreprises québécoises qui souhaitent garder le contrôle de leurs données tout en bénéficiant de capacités d’IA de premier ordre.

La force de Command A en écriture créative et en multilinguisme ouvre également des horizons fascinants pour notre communauté francophone. Enfin un modèle qui comprend véritablement les nuances de notre langue et qui peut générer du contenu de qualité sans les limitations habituelles des modèles centrés sur l’anglais!

Les capacités RAG avec citations représentent une avancée majeure pour les applications d’entreprise, permettant de construire des systèmes d’IA qui non seulement génèrent des réponses pertinentes, mais peuvent également justifier leurs affirmations avec des sources précises. C’est exactement ce dont les organisations ont besoin pour intégrer l’IA de manière responsable dans leurs processus décisionnels.

Avec Command A, Cohere démontre qu’il est possible de créer des modèles à la fois puissants et accessibles. Cette démocratisation de l’IA de pointe va accélérer l’innovation dans tous les secteurs, des startups aux grandes entreprises, en passant par la recherche académique. Nous sommes à l’aube d’une nouvelle ère où la barrière à l’entrée pour l’IA de classe mondiale s’abaisse considérablement, ouvrant la voie à une explosion de créativité et de solutions innovantes made in Québec!

Point de vue pessimiste

L’arrivée de Command A illustre parfaitement les problèmes structurels qui persistent dans l’écosystème des LLMs. Malgré les promesses marketing de Cohere, nous nous retrouvons face à un modèle qui perpétue plusieurs tendances préoccupantes.

Premièrement, la tarification API est révélatrice : 2,5$/M tokens en entrée et 10$/M tokens en sortie, soit l’équivalent de GPT-4o. Cette stratégie de prix démontre que Cohere, malgré son modèle “open weights”, n’a aucune intention de démocratiser véritablement l’accès à l’IA avancée. Il s’agit simplement d’une autre option coûteuse dans un marché déjà saturé de solutions inaccessibles pour la plupart des utilisateurs.

La licence “recherche uniquement” est également problématique. Elle crée l’illusion d’ouverture tout en imposant des restrictions significatives qui empêchent une véritable adoption à grande échelle. Cette approche hybride ne satisfait ni les défenseurs de l’open source ni les entreprises à la recherche de solutions fiables et pérennes.

Les retours des utilisateurs révèlent par ailleurs des faiblesses inquiétantes : consommation mémoire excessive, performances inégales en programmation, et ce fameux “sloppiness” (approximations) mentionné à plusieurs reprises. Ces défauts suggèrent un modèle précipité sur le marché pour suivre la cadence effrénée des sorties concurrentes, plutôt qu’un produit véritablement abouti.

Plus fondamentalement, Command A ne résout pas le problème central de l’IA générative actuelle : la dépendance croissante à des modèles toujours plus grands et plus gourmands en ressources. Avec ses 111 milliards de paramètres nécessitant deux GPU haut de gamme, il perpétue une approche non durable qui favorise la concentration des capacités d’IA entre les mains d’une élite technologique.

En définitive, Command A représente une occasion manquée de véritablement changer la donne. Au lieu de cela, nous assistons à l’arrivée d’un énième modèle qui, malgré quelques points forts, ne fait que renforcer les inégalités d’accès et les problèmes structurels qui freinent l’adoption généralisée de l’IA au Québec et ailleurs.

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