Patrick Bélanger
Article en référence: https://v.redd.it/w1ns890e500f1
AssetGen 2.0 vient d’être dévoilé comme le dernier modèle d’IA de fondation 3D capable de créer des actifs tridimensionnels de haute qualité à partir de textes et d’images. Cette technologie représente une avancée significative dans le domaine de la génération automatisée d’objets 3D, permettant de transformer de simples descriptions textuelles ou des images de référence en modèles tridimensionnels complets.
Un modèle de fondation, dans le contexte de l’intelligence artificielle, désigne un système entraîné sur d’immenses quantités de données qui peut ensuite être adapté à diverses tâches spécifiques. Dans le cas d’AssetGen 2.0, il s’agit d’un modèle spécialisé dans la compréhension et la génération d’objets 3D.
D’après les informations partagées, AssetGen 2.0 semble se positionner comme une alternative potentiellement supérieure à Meshy, un autre outil populaire de génération 3D par IA. La publication suggère également que ce modèle pourrait être utilisé localement, ce qui impliquerait la possibilité de faire fonctionner cette technologie sur son propre matériel sans dépendre nécessairement d’un service en ligne.
La vidéo partagée dans le post original démontre vraisemblablement les capacités du modèle, illustrant comment il transforme des entrées textuelles ou visuelles en actifs 3D détaillés et utilisables.
L’émergence d’outils comme AssetGen 2.0 s’inscrit dans une évolution prévisible du paysage technologique actuel. La génération de contenu 3D par IA répond à un besoin réel dans de nombreux secteurs, de la conception de produits aux jeux vidéo, en passant par l’architecture et le cinéma.
Ce type d’outil ne remplacera probablement pas les artistes 3D professionnels, mais modifiera leur flux de travail. Les créateurs pourraient utiliser AssetGen 2.0 comme point de départ pour générer rapidement des prototypes ou des concepts, qu’ils raffineraient ensuite avec leur expertise. Cette complémentarité entre l’IA et l’humain semble être la trajectoire la plus probable pour l’industrie.
La possibilité d’utiliser ce modèle localement, si confirmée, représenterait un avantage considérable pour les professionnels soucieux de la confidentialité de leurs projets ou travaillant dans des environnements à connectivité limitée. Cependant, cela soulève des questions sur les exigences matérielles nécessaires pour faire fonctionner efficacement un tel modèle.
La démocratisation de la création 3D qu’implique AssetGen 2.0 pourrait élargir le bassin de créateurs, mais la qualité distinctive viendra toujours de la vision artistique et de la finesse des ajustements que seul un humain peut apporter. Nous assistons moins à une révolution qu’à une évolution des outils à disposition des créateurs.
Imaginez que vous êtes un chef cuisinier québécois réputé pour vos tourtières. Avant AssetGen 2.0, créer un modèle 3D de votre tourtière signature pour votre site web, c’était comme demander à un artisan de sculpter votre pâtisserie à la main : coûteux, long et nécessitant un expert spécialisé.
Avec AssetGen 2.0, c’est comme si vous aviez un assistant-pâtissier magique. Vous lui dites : “Fais-moi une tourtière du Lac-Saint-Jean avec une croûte dorée et craquelée, garnie de viande de gibier et de pommes de terre en dés, le tout fumant légèrement.” Ou encore, vous lui montrez une photo de votre chef-d’œuvre culinaire. En quelques minutes, votre assistant vous présente un modèle 3D de tourtière que vous pouvez examiner sous tous les angles.
“Pas mal, mais la croûte est un peu trop uniforme, pis la vapeur est pas assez subtile,” pourriez-vous dire. Alors vous ajustez votre demande, et voilà! Une nouvelle version apparaît.
Bien sûr, ce n’est pas exactement comme avoir un vrai modèle 3D créé par un artiste qui aurait passé des heures à perfectionner chaque détail de votre tourtière. Mais pour la plupart des besoins, c’est comme comparer une bonne tourtière congelée décongelée au micro-ondes à une tourtière maison : ça fait la job pour un souper de semaine, même si ce n’est pas ce que vous serviriez à Noël!
AssetGen 2.0 représente rien de moins qu’une révolution démocratique dans l’univers de la création 3D! Cette technologie va enfin permettre à tous les Québécois, des studios de jeux vidéo de Montréal aux artistes indépendants de Gaspésie, de matérialiser leurs idées sans les barrières techniques traditionnelles.
Imaginez le potentiel pour notre industrie culturelle! Des créateurs de contenu pourront concevoir des environnements virtuels représentant notre patrimoine québécois, des rues du Vieux-Québec aux paysages des Laurentides, le tout généré en quelques minutes plutôt qu’en semaines de modélisation. Les développeurs de jeux indépendants pourront créer des univers riches sans les budgets des grands studios.
La possibilité d’utiliser ce modèle localement est particulièrement excitante. Nos créateurs pourront travailler sur leurs projets même dans les régions où l’internet haute vitesse n’est pas encore optimal, tout en gardant le contrôle total sur leurs créations.
Cette technologie va catalyser une explosion de créativité dans notre province. Des étudiants aux professionnels chevronnés, tout le monde pourra s’exprimer en 3D. Les barrières à l’entrée s’effondrent, et nous sommes à l’aube d’une nouvelle ère où l’imagination sera le seul véritable limitant à la création.
Dans quelques années, nous regarderons en arrière et nous nous demanderons comment nous avons pu vivre sans des outils aussi puissants et accessibles. AssetGen 2.0 n’est pas seulement un outil, c’est un multiplicateur de potentiel créatif pour notre société!
L’arrivée d’AssetGen 2.0 soulève des préoccupations légitimes pour notre écosystème créatif québécois. Derrière les promesses rutilantes se cache une réalité plus sombre pour nos artistes 3D et nos studios de création.
D’abord, questionnons-nous sur la provenance des données d’entraînement. Ces modèles sont généralement nourris avec des millions d’œuvres créées par de vrais artistes, souvent sans leur consentement explicite. C’est potentiellement le travail de nombreux créateurs québécois qui est exploité pour entraîner une IA qui pourrait ensuite les remplacer.
La démocratisation annoncée risque de se traduire par une dévaluation du travail artistique. Pourquoi engager un modélisateur 3D professionnel quand une IA peut générer quelque chose de “suffisamment bon” pour une fraction du coût? Cette tendance pourrait accélérer la précarisation déjà préoccupante des métiers créatifs dans notre province.
L’utilisation locale de ces modèles pose également des questions environnementales. Ces systèmes d’IA nécessitent généralement un matériel puissant et énergivore, contribuant à l’empreinte carbone numérique dans un contexte où la conscience écologique devrait être prioritaire.
Enfin, la standardisation esthétique est un risque réel. Ces IA tendent à reproduire les styles dominants présents dans leurs données d’entraînement, potentiellement au détriment de l’identité visuelle unique québécoise. Notre culture visuelle distinctive pourrait se diluer dans une soupe algorithmique homogénéisée.
AssetGen 2.0 n’est pas tant un outil de libération créative qu’un pas de plus vers l’industrialisation de l’art, où l’efficacité prime sur l’authenticité et où la valeur du travail humain est constamment remise en question.
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