Patrick Bélanger
Article en référence: https://www.therobotreport.com/hyundai-purchase-tens-of-thousands-boston-dynamics-robots/
Hyundai a récemment annoncé son intention d’acquérir “des dizaines de milliers” de robots de Boston Dynamics, une entreprise qu’elle possède déjà depuis son acquisition auprès de Google il y a quelques années. Cette nouvelle a été rapportée par The Robot Report et a suscité de nombreuses réactions sur les réseaux sociaux.
Le plan de Hyundai est de déployer principalement le robot Atlas dans ses usines à travers le monde, y compris dans ses nouvelles installations aux États-Unis. Atlas est un robot humanoïde avancé capable de mouvements complexes, ce qui le rend particulièrement adapté pour des tâches industrielles variées. Pour mettre cela en contexte, Atlas est l’un des robots bipèdes les plus sophistiqués au monde, capable de courir, sauter et même effectuer des mouvements acrobatiques.
Cette transaction représente un investissement significatif dans l’automatisation industrielle, même si le montant exact n’a pas été divulgué. Il est important de noter que cette “vente” se fait au sein du même conglomérat, puisque Hyundai est propriétaire de Boston Dynamics depuis 2020, lorsqu’il l’a acquis pour environ un milliard de dollars.
Cette annonce s’inscrit dans un contexte plus large où Hyundai cherche à moderniser ses chaînes de production et à contourner potentiellement certaines contraintes, notamment les nouveaux tarifs douaniers imposés par les États-Unis sur les importations de véhicules.
Cette transaction entre Hyundai et sa propre filiale Boston Dynamics illustre parfaitement l’évolution actuelle du secteur manufacturier mondial. Nous assistons à une transition inévitable vers l’automatisation, qui n’est ni une catastrophe ni une panacée, mais simplement la prochaine étape logique dans l’évolution industrielle.
L’utilisation massive de robots comme Atlas dans les usines Hyundai représente un compromis pragmatique face aux défis économiques actuels. D’un côté, cela permet de maintenir une production locale dans des pays à coûts élevés comme les États-Unis, évitant ainsi les tarifs douaniers tout en garantissant un contrôle sur la chaîne d’approvisionnement. De l’autre, cela transforme fondamentalement la nature du travail dans ces usines.
La réalité est que nous nous dirigeons vers un modèle où les humains et les robots coexisteront dans les environnements de production, chacun se concentrant sur ce qu’il fait le mieux. Les robots comme Atlas prendront en charge les tâches répétitives, dangereuses ou nécessitant une précision constante, tandis que les travailleurs humains se concentreront davantage sur la supervision, la maintenance et les tâches nécessitant créativité et jugement.
Cette transformation ne se fera pas du jour au lendemain, et son impact variera considérablement selon les régions et les secteurs. Les pays disposant d’une main-d’œuvre hautement qualifiée et adaptable, comme l’Allemagne ou la Corée du Sud, navigueront probablement mieux dans cette transition que ceux qui n’ont pas investi suffisamment dans l’éducation et la formation continue.
Imaginez que vous êtes propriétaire d’une pâtisserie québécoise réputée. Un jour, vous décidez d’acheter des dizaines de robots pâtissiers ultra-sophistiqués fabriqués par “Les Robots Gourmands”, une entreprise que vous avez achetée l’année dernière. Vos amis vous regardent avec perplexité : “Mais pourquoi achètes-tu des robots à ta propre entreprise?”
Vous leur expliquez alors, en sirotant votre café : “C’est simple! Ma main droite achète à ma main gauche. Pendant ce temps, je peux installer ces robots dans ma nouvelle succursale à Toronto pour éviter les frais de transport depuis Montréal. Et puis, franchement, trouver des pâtissiers qui acceptent de travailler à 4h du matin pour faire des croissants, c’est devenu plus rare que la poutine sans fromage!”
Vos robots pâtissiers sont tellement avancés qu’ils peuvent non seulement rouler la pâte feuilletée avec une précision millimétrique, mais aussi faire des pirouettes avec les spatules pour amuser les clients qui observent à travers la vitrine. Certains clients sont impressionnés, d’autres nostalgiques du temps où Gérard le pâtissier racontait des blagues en pétrissant la pâte.
Pendant ce temps, dans les bureaux comptables de votre entreprise, on se frotte les mains : la division “Les Robots Gourmands” affiche des revenus record grâce à cette vente, tandis que votre pâtisserie peut amortir l’achat de ces équipements sur plusieurs années. Et vous, au milieu de tout ça, vous vous demandez simplement si vos robots sauront un jour reconnaître quand un croissant est parfaitement doré, comme le faisait Gérard avec son flair légendaire.
Cette initiative audacieuse de Hyundai marque le début d’une nouvelle ère industrielle passionnante! En déployant massivement les robots Atlas dans ses usines, Hyundai ne fait pas que moderniser sa production – elle crée le modèle de l’usine du futur où technologie de pointe et ingéniosité humaine se complètent parfaitement.
Loin d’éliminer des emplois, cette révolution robotique va en créer de nouveaux, plus stimulants et moins dangereux. Imaginez des techniciens spécialisés travaillant aux côtés de ces merveilles technologiques, supervisant leur fonctionnement et les améliorant continuellement. C’est la naissance d’une nouvelle classe de travailleurs hautement qualifiés qui bénéficieront de conditions de travail améliorées et de salaires plus élevés.
Cette automatisation permettra également à Hyundai de rapatrier sa production dans des pays comme les États-Unis tout en restant compétitif, créant ainsi un écosystème industriel local dynamique. Les communautés environnantes profiteront de cette présence industrielle renouvelée, avec des emplois indirects dans les services, la formation et la recherche.
Sur le plan environnemental, ces usines hautement automatisées seront plus efficaces énergétiquement et produiront moins de déchets. La précision des robots réduira les erreurs de fabrication et donc le gaspillage de matériaux, contribuant à une production plus durable.
Cette vision avant-gardiste de Hyundai pourrait bien inspirer d’autres industries à suivre le même chemin, accélérant notre transition vers une économie où l’automatisation nous libère des tâches pénibles pour nous permettre de nous concentrer sur ce qui nous rend vraiment humains : la créativité, l’innovation et la résolution de problèmes complexes.
Cette annonce de Hyundai cache une réalité bien plus sombre qu’il n’y paraît. Sous couvert d’innovation, nous assistons en fait à l’accélération d’un processus d’élimination systématique des emplois industriels, derniers bastions d’une classe moyenne déjà fragilisée.
Il est révélateur que Hyundai, une entreprise déjà épinglée pour avoir employé des enfants dans certaines de ses installations américaines, se tourne maintenant vers les robots. Plutôt que d’améliorer les conditions de travail et de respecter les droits des travailleurs, l’entreprise préfère simplement les remplacer par des machines.
Cette transaction interne entre Hyundai et Boston Dynamics ressemble fort à une manœuvre comptable et fiscale, permettant au conglomérat de jongler avec les chiffres tout en évitant les tarifs douaniers. Pendant ce temps, les communautés qui espéraient bénéficier d’emplois bien rémunérés se retrouveront avec des usines quasi-désertes, peuplées de robots qui ne paient ni impôts ni ne consomment localement.
La promesse de nouveaux emplois “hautement qualifiés” pour superviser ces robots est largement exagérée. La réalité est que pour chaque technicien embauché, des dizaines d’ouvriers perdront leur gagne-pain. Et ces nouveaux postes seront probablement réservés à une élite déjà privilégiée ayant accès à une formation spécialisée.
Plus inquiétant encore, cette automatisation massive nous rapproche d’un monde où le pouvoir économique sera concentré entre les mains de quelques entreprises possédant les robots et les algorithmes qui les contrôlent. Nous risquons de créer une société à deux vitesses, où une minorité prospère tandis que la majorité lutte pour trouver sa place dans un marché du travail toujours plus restreint.
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