Patrick Bélanger
Article en référence: https://nationalsecurityresponse.ai/
Un récent sujet sur Reddit intitulé “75% de la main-d’œuvre automatisée d’ici 3 à 4 ans” a suscité de nombreuses discussions. Le titre fait référence à une prédiction selon laquelle les trois quarts des emplois actuels pourraient être remplacés par l’automatisation et l’intelligence artificielle dans un avenir très proche.
Cette discussion s’articule autour d’un site web (nationalsecurityresponse.ai) qui aborde les implications de l’IA sur la sécurité nationale et l’économie. Les commentaires des utilisateurs de Reddit révèlent un large éventail d’opinions, allant du scepticisme total à l’inquiétude profonde.
Plusieurs concepts importants émergent de cette discussion :
Certains commentateurs soulignent que l’automatisation ne signifie pas nécessairement un remplacement immédiat des travailleurs, mais pourrait d’abord conduire à une transformation des rôles et des responsabilités. D’autres mentionnent que les prédictions d’automatisation massive ont souvent été exagérées par le passé.
La prédiction d’une automatisation de 75% des emplois en 3-4 ans semble extrêmement ambitieuse au regard des réalités actuelles. L’histoire nous enseigne que les transitions technologiques majeures prennent généralement plus de temps que prévu, même si leur impact final peut être sous-estimé.
L’automatisation progresse certainement, mais à un rythme inégal selon les secteurs. Les emplois de bureau et les tâches intellectuelles répétitives sont probablement les plus vulnérables à court terme, tandis que les métiers nécessitant dextérité manuelle, intelligence émotionnelle ou créativité résisteront plus longtemps.
Les obstacles à une automatisation rapide et massive sont nombreux :
Ce qui semble plus probable, c’est une accélération progressive de l’automatisation dans certains secteurs clés, créant des poches de disruption significative plutôt qu’un bouleversement uniforme et soudain. Même si le chiffre de 75% paraît exagéré pour un horizon de 3-4 ans, une automatisation de 15-20% des emplois actuels dans ce délai représenterait déjà un défi sociétal majeur.
La question n’est donc pas tant de savoir si l’automatisation va transformer le travail, mais plutôt comment gérer cette transition pour qu’elle bénéficie au plus grand nombre.
Imaginez la ville de Saint-Automatique-des-Neiges, une municipalité québécoise fictive où le maire, Gilles Progrès, vient d’annoncer que 75% des services municipaux seront automatisés d’ici trois ans.
Le lundi suivant, Françoise, qui travaille à l’accueil de l’hôtel de ville depuis 22 ans, arrive au bureau pour découvrir un écran tactile flambant neuf installé à côté de son comptoir. “Voici Muni-Bot,” annonce fièrement le maire, “l’assistant virtuel qui va révolutionner notre service aux citoyens!”
Françoise observe avec scepticisme le nouvel arrivant. Le premier citoyen s’approche : M. Tremblay, 78 ans, qui vient comme chaque mois payer sa facture d’eau en espèces et discuter un peu de sa petite-fille.
“Bonjour, en quoi puis-je vous aider aujourd’hui?” affiche Muni-Bot. M. Tremblay regarde l’écran, perplexe. “Euh… je veux payer mon compte d’eau.” “Veuillez insérer votre carte de crédit,” répond la machine. “J’ai pas de carte, j’ai mon argent comme d’habitude,” dit M. Tremblay en agitant son enveloppe. “Je ne comprends pas cette requête. Voulez-vous consulter le site web de la ville?”
Françoise intervient discrètement, prend l’enveloppe, compte l’argent et donne un reçu à M. Tremblay. “Comment va votre petite-fille?” demande-t-elle avec un sourire.
Pendant ce temps, aux travaux publics, le nouveau camion de déneigement autonome vient de confondre un banc de neige avec un stationnement et a enseveli trois voitures. Au service des permis, le système automatisé vient d’approuver la construction d’une piscine sur le toit de l’église.
Six mois plus tard, la ville a réduit ses ambitions : Muni-Bot gère désormais uniquement le calendrier des collectes de recyclage, Françoise a été promue “Coordinatrice de l’interface humain-machine”, et le maire parle maintenant d’une “transition progressive vers le futur”.
La morale? Même à Saint-Automatique-des-Neiges, le chemin vers l’automatisation complète est pavé de bonnes intentions… et de quelques bancs de neige mal interprétés.
L’automatisation massive qui s’annonce représente la plus grande opportunité de libération humaine depuis l’invention de l’agriculture! Imaginez un monde où les tâches répétitives, dangereuses ou simplement ennuyeuses sont prises en charge par des machines et des algorithmes sophistiqués.
Cette révolution technologique pourrait enfin nous permettre de réaliser le vieux rêve d’une société d’abondance où chacun pourrait se consacrer à ce qui le passionne vraiment. L’IA ne vient pas voler nos emplois, elle vient nous libérer du travail aliénant!
Les avantages potentiels sont immenses :
Le Québec, avec son écosystème d’IA déjà bien développé autour de Montréal, pourrait être à l’avant-garde de cette transformation. Nos entreprises pourraient développer des solutions d’automatisation adaptées à notre réalité culturelle et linguistique, créant une nouvelle économie florissante.
Bien sûr, cette transition nécessitera des ajustements, notamment un revenu de base universel financé par les gains de productivité. Mais n’est-ce pas là l’aboutissement logique de siècles de progrès technologique? Nous avons collectivement travaillé dur pour créer ces technologies - il est temps que nous en récoltions tous les fruits!
L’automatisation massive qui se profile à l’horizon risque de créer le plus grand bouleversement social depuis la révolution industrielle, mais sans les filets de sécurité nécessaires pour amortir la chute.
Même si le délai de 3-4 ans semble exagéré, la tendance est claire : l’IA et la robotique avancent à grands pas, et le marché du travail tel que nous le connaissons est menacé. Les conséquences pourraient être dévastatrices :
Au Québec, cette transition pourrait être particulièrement douloureuse. Notre économie, avec ses nombreuses PME et son secteur public important, n’est pas préparée à un tel choc. Notre filet social, déjà sous pression, pourrait s’effondrer face à l’afflux de travailleurs déplacés.
Les discussions sur le revenu de base universel restent théoriques, et rien n’indique que nos gouvernements aient la volonté politique d’implémenter des solutions à la hauteur du défi. Pendant ce temps, les grandes entreprises technologiques continuent d’avancer à toute vitesse, sans se préoccuper des conséquences sociales.
Si nous ne prenons pas collectivement le contrôle de cette transition, nous risquons de nous retrouver dans un monde où la majorité d’entre nous seront économiquement superflus, à la merci d’une élite technologique qui n’aura plus besoin de notre travail.
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