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Lors d’un panel au DealBook Summit 2024 à New York, 7 experts sur 10 en intelligence artificielle ont estimé qu’il y avait au moins 50% de chances que l’AGI (Intelligence Artificielle Générale) arrive d’ici 5 ans. Ces experts représentent des entreprises majeures comme Microsoft, Google et Anthropic, ainsi que des institutions académiques.
L’AGI dont il est question ici est définie comme une IA capable de surpasser les experts humains dans pratiquement toutes les tâches cognitives. Il est important de distinguer l’AGI de l’ASI (Intelligence Artificielle Supérieure) : l’AGI serait au niveau humain dans sa capacité à apprendre et s’adapter, tandis que l’ASI dépasserait significativement les capacités humaines.
Cette prédiction marque un changement radical par rapport aux estimations précédentes qui situaient l’AGI à plusieurs décennies. Ce changement de perspective est largement influencé par les progrès récents en IA, notamment avec l’arrivée de modèles comme GPT-4 et Claude.
La réalité se situe probablement entre l’euphorie technologique et le catastrophisme. Les progrès en IA sont indéniables, mais le chemin vers l’AGI reste semé d’obstacles techniques et éthiques. La définition même de l’AGI fait débat : est-ce qu’une intelligence qui surpasse les experts dans leur domaine est vraiment “générale” si elle ne peut pas interagir physiquement avec le monde?
Les infrastructures nécessaires se développent rapidement, avec des centres de données toujours plus puissants. Cependant, la compréhension profonde du fonctionnement de l’intelligence humaine reste limitée, ce qui complique la création d’une véritable intelligence générale.
Imaginez un étudiant qui excelle dans toutes les matières académiques, capable de résoudre des équations complexes et d’écrire des dissertations brillantes, mais qui ne sait pas faire du vélo ou nouer ses lacets. Est-il vraiment plus “intelligent” qu’un artisan qui maîtrise parfaitement son métier manuel tout en ayant des connaissances académiques moyennes?
C’est un peu le défi actuel de l’IA : elle peut battre les champions d’échecs, composer de la musique et écrire du code, mais a du mal avec des tâches qu’un enfant de 3 ans réalise sans effort, comme empiler des cubes ou comprendre pourquoi on ne peut pas manger une pomme en plastique.
Nous sommes à l’aube d’une révolution sans précédent! Les centres de données qui seront mis en service cette année auront une capacité 80 fois supérieure à celle utilisée pour GPT-4. Cette puissance de calcul, combinée aux avancées en apprentissage automatique, pourrait nous permettre de créer une AGI qui révolutionnera la recherche scientifique, la médecine et l’éducation.
Cette AGI pourrait résoudre les grands défis de l’humanité : changement climatique, maladies, pauvreté. Elle pourrait aussi démocratiser l’accès au savoir en devenant un tuteur personnalisé disponible 24/7 pour chaque être humain. L’humanité est sur le point de faire un bond évolutif majeur!
La course effrénée vers l’AGI pose des risques majeurs pour notre société. Les experts qui prédisent son arrivée imminente sont souvent liés à des entreprises qui ont un intérêt financier dans cette narrative. De plus, nous n’avons toujours pas résolu les problèmes d’alignement et de contrôle des IA actuelles.
Une AGI qui surpasserait les experts humains dans tous les domaines pourrait rapidement évoluer vers une ASI, rendant l’humanité obsolète dans pratiquement tous les domaines professionnels. Sans cadre éthique solide et sans gouvernance mondiale, nous risquons de créer une technologie que nous ne pourrons pas contrôler, menant potentiellement à une déstabilisation sociale et économique sans précédent.
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