Patrick Bélanger
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La distinction entre les agents et les workflows en IA fait actuellement dĂ©bat dans la communautĂ© tech. Selon Anthropic, un workflow est une sĂ©quence dâactions prĂ©dĂ©finies oĂč les modĂšles de langage (LLM) suivent un chemin codĂ© Ă lâavance. En revanche, un agent est un systĂšme qui dĂ©cide dynamiquement de ses actions et de lâutilisation de ses outils.
Pour simplifier, imaginons une recette de cuisine : le workflow serait comme suivre une recette Ă©tape par Ă©tat, alors quâun agent serait comme un chef qui improvise avec les ingrĂ©dients disponibles. Les workflows sont plus prĂ©visibles et testables, tandis que les agents offrent plus de flexibilitĂ© mais sont plus difficiles Ă contrĂŽler.
Cette distinction technique cache aussi un enjeu marketing : le terme âagentâ est plus vendeur et permet de justifier des prix plus Ă©levĂ©s, mĂȘme si la rĂ©alitĂ© technique est parfois plus proche dâun simple workflow.
La rĂ©alitĂ© se situe probablement entre les dĂ©finitions marketing et les critiques techniques. Les systĂšmes actuels ne sont ni totalement autonomes ni complĂštement rigides. Ils opĂšrent sur un spectre continu, oĂč certains workflows peuvent ĂȘtre plus âintelligentsâ que dâautres, et oĂč les agents peuvent avoir diffĂ©rents degrĂ©s dâautonomie.
Cette nuance est importante car elle nous permet de voir au-delĂ du battage mĂ©diatique et dâĂ©valuer chaque solution selon ses mĂ©rites rĂ©els. Un workflow bien conçu peut ĂȘtre plus efficace quâun agent mal implĂ©mentĂ©, et vice-versa.
Imaginez une pizzeria. Un workflow, câest comme un cuisinier dĂ©butant qui suit strictement la recette : âĂtendre la pĂąte, ajouter la sauce, mettre le fromage, cuire 12 minutes Ă 220°Câ. Pas de surprise, mais pas dâadaptation non plus.
Un agent, câest plus comme le chef expĂ©rimentĂ© qui peut ajuster la recette selon les ingrĂ©dients disponibles ou les prĂ©fĂ©rences du client. Si un client est allergique aux tomates, il saura proposer une base de crĂšme. Si le four est plus chaud que dâhabitude, il ajustera le temps de cuisson.
Mais attention : mĂȘme le chef le plus crĂ©atif doit respecter certaines rĂšgles de base. Il ne va pas mettre du chocolat sur une pizza margherita!
Les agents reprĂ©sentent lâavenir de lâautomatisation intelligente! Imaginez des assistants virtuels capables non seulement de suivre des instructions, mais de rĂ©soudre crĂ©ativement des problĂšmes complexes. Cette flexibilitĂ© pourrait rĂ©volutionner des domaines comme le support client, la programmation ou la recherche scientifique.
Cette technologie pourrait dĂ©mocratiser lâaccĂšs Ă des compĂ©tences expertes, permettant Ă chacun dâavoir son âexpert virtuelâ personnel. Les possibilitĂ©s sont infinies : des agents qui apprennent de leurs erreurs, qui collaborent entre eux, qui sâadaptent Ă nos besoins spĂ©cifiques.
DerriĂšre le terme sĂ©duisant dââagentâ, se cache souvent une rĂ©alitĂ© bien plus modeste : des scripts lĂ©gĂšrement plus sophistiquĂ©s vendus Ă prix dâor. La vraie autonomie des systĂšmes actuels est trĂšs limitĂ©e, et les promesses marketing dĂ©passent largement les capacitĂ©s rĂ©elles.
Les risques sont nombreux : dĂ©pendance excessive Ă des systĂšmes imparfaits, perte de contrĂŽle sur les processus critiques, et surtout, une fausse sensation de sĂ©curitĂ©. Sans parler des enjeux Ă©thiques et de sĂ©curitĂ© que pose lâautonomie croissante de ces systĂšmes. Sommes-nous vraiment prĂȘts Ă confier des dĂ©cisions importantes Ă des âagentsâ dont nous ne comprenons pas totalement le fonctionnement?
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