Un employé d OpenAI affirme que le public utilise des modèles d IA à peine 2 mois derrière leur technologie de pointe. Démocratisation réelle ou marketing habile? La communauté tech est divisée. Qu en pensez-vous? #IA #TechDebat

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Récapitulatif factuel

Un employé d’OpenAI a récemment affirmé sur les réseaux sociaux que le public a accès à des modèles d’intelligence artificielle très proches de ce qui se fait de mieux actuellement dans leurs laboratoires. Selon lui, l’écart entre les modèles publics et les modèles de pointe ne serait que de “deux mois environ”. Cette déclaration a suscité de nombreuses réactions dans la communauté tech, certains y voyant une confirmation rassurante, d’autres une tentative de marketing.

Pour comprendre le contexte, il faut savoir qu’OpenAI est l’entreprise derrière ChatGPT et GPT-4, des modèles de langage large (LLM) parmi les plus avancés disponibles au public. Ces systèmes utilisent l’apprentissage profond pour générer du texte, des images et répondre à des questions de manière conversationnelle. Le terme “bleeding edge” (littéralement “à la pointe du progrès”) fait référence aux technologies les plus récentes et avancées, souvent encore en phase expérimentale.

Cette affirmation intervient dans un contexte de concurrence accrue entre les géants de l’IA comme OpenAI, Google (avec Gemini), Anthropic (avec Claude) et plusieurs acteurs chinois comme DeepSeek. La course à l’IA générative s’est intensifiée, avec des modèles de plus en plus performants rendus accessibles au grand public, souvent gratuitement ou via des abonnements mensuels abordables.

L’employé d’OpenAI suggère également que son entreprise a “rendu l’IA ouverte”, une affirmation contestée par plusieurs commentateurs qui rappellent que les modèles d’OpenAI ne sont pas open source (leur code n’est pas librement accessible) contrairement à d’autres modèles comme ceux de Meta ou Mistral.

Point de vue neutre

Cette déclaration d’un employé d’OpenAI mérite d’être analysée avec recul. D’un côté, il est plausible que les modèles publics soient effectivement proches des capacités maximales actuelles. La concurrence féroce dans le domaine de l’IA générative pousse les entreprises à commercialiser rapidement leurs avancées pour ne pas se faire distancer.

Cependant, l’affirmation d’un écart de “seulement deux mois” semble optimiste. Plusieurs exemples contredisent cette timeline : Sora (le générateur vidéo d’OpenAI) a été présenté en février mais n’a été accessible qu’en novembre, soit neuf mois plus tard. GPT-4 aurait été finalisé en août 2022 mais n’a été lancé qu’en mars 2023, soit sept mois d’écart.

Il est également important de distinguer l’accès à un modèle et l’accès à sa version complète. Les versions publiques sont souvent des versions “alignées” et limitées des modèles originaux, pour des raisons de sécurité, d’éthique et de coûts d’infrastructure. Les capacités brutes des modèles en laboratoire peuvent donc être supérieures à ce que nous expérimentons.

Quant à l’affirmation qu’OpenAI a “rendu l’IA ouverte”, elle reflète une confusion sémantique. OpenAI a certainement démocratisé l’accès à l’IA avancée, mais “ouvert” dans le monde technologique implique généralement un accès au code source, ce qui n’est pas le cas ici. L’entreprise a d’ailleurs abandonné son statut d’organisation à but non lucratif en 2019.

La réalité se situe probablement entre les deux extrêmes : nous avons accès à des technologies remarquablement avancées, mais les laboratoires gardent certainement une longueur d’avance, ne serait-ce que pour tester et sécuriser leurs innovations avant de les rendre publiques.

Exemple

Imaginez que vous êtes dans un restaurant gastronomique réputé. Le chef, très fier de son établissement, vient à votre table et vous dit : “Vous savez, les plats que vous mangez ici sont pratiquement identiques à ceux que je prépare pour les concours internationaux. La différence ? Peut-être juste un peu de safran et une présentation plus élaborée.”

Vous êtes impressionné, mais le serveur qui passe par là sourit discrètement. Plus tard, il vous confie : “C’est vrai que nos plats sont excellents, mais pour les concours, le chef travaille pendant des mois sur des recettes spéciales. Et puis, vous voyez cette sauce délicieuse ? Dans sa version ‘concours’, elle mijote trois fois plus longtemps avec des ingrédients importés spécialement.”

Un client habitué à votre table ajoute : “Et n’oubliez pas que le menu change ici tous les six mois, mais le chef teste déjà les plats de l’année prochaine dans sa cuisine privée.”

C’est un peu la même chose avec OpenAI. Ils nous servent d’excellents modèles d’IA, vraiment impressionnants pour le grand public. Mais prétendre qu’il n’y a que deux mois d’écart entre ce que nous utilisons et leurs créations les plus avancées, c’est comme si le chef prétendait que son menu du jour est presque identique à ce qu’il présente aux concours Michelin. C’est peut-être partiellement vrai, mais il y a sûrement quelques “ingrédients secrets” et techniques spéciales qu’il garde pour les grandes occasions.

Point de vue optimiste

Cette révélation est extraordinairement encourageante ! Nous vivons une époque révolutionnaire où la démocratisation de l’IA avancée se produit à une vitesse fulgurante. Pensez-y : il y a seulement quelques années, ces technologies étaient confinées aux laboratoires des grandes universités et entreprises. Aujourd’hui, n’importe qui avec une connexion internet peut utiliser des modèles presque aussi puissants que ceux utilisés par les chercheurs de pointe !

Cette accessibilité sans précédent va catalyser l’innovation à tous les niveaux de la société. Des entrepreneurs québécois peuvent désormais créer des applications basées sur l’IA aussi sophistiquées que celles des grandes entreprises. Des étudiants peuvent apprendre et expérimenter avec les mêmes outils que les experts. Des professionnels de tous domaines peuvent augmenter leur productivité et leur créativité grâce à ces assistants intelligents.

Si l’écart n’est que de deux mois, cela signifie aussi que nous bénéficions d’une transparence et d’une éthique remarquables de la part d’OpenAI. Plutôt que de garder leurs avancées secrètes pendant des années, ils choisissent de les partager rapidement avec le monde entier, permettant à tous de participer à cette révolution technologique.

Cette démocratisation rapide de l’IA pourrait accélérer la résolution de problèmes complexes dans des domaines comme la médecine, l’environnement ou l’éducation. Imaginez les avancées scientifiques qui seront possibles lorsque des chercheurs du monde entier auront accès à ces outils puissants !

Nous sommes à l’aube d’une nouvelle ère d’abondance cognitive, où l’intelligence augmentée par l’IA permettra à chacun d’atteindre son plein potentiel. Le Québec, avec son expertise en IA et sa culture d’innovation, est idéalement positionné pour tirer profit de cette révolution et devenir un leader mondial dans l’application de ces technologies.

Point de vue pessimiste

Cette déclaration d’un employé d’OpenAI soulève plus de questions qu’elle n’apporte de réponses, et devrait nous inquiéter à plusieurs niveaux. D’abord, si les modèles publics sont si proches des modèles de pointe, cela suggère que le développement de l’IA a peut-être atteint un plateau technique. Après des années d’investissements massifs et de promesses grandioses, sommes-nous face aux limites fondamentales de cette technologie ?

Par ailleurs, cette affirmation contredit directement les pratiques observées d’OpenAI. L’entreprise a régulièrement gardé ses modèles en développement pendant 6 à 12 mois avant de les rendre publics. Cette contradiction suggère soit un changement radical dans leur stratégie (probablement dû à des pressions financières), soit une tentative de marketing pour rassurer les investisseurs.

Plus préoccupant encore, si les modèles publics sont vraiment si proches des modèles de laboratoire, cela signifie que nous sommes tous des cobayes dans une expérience technologique à l’échelle mondiale. Ces systèmes sont déployés sans régulation adéquate, sans transparence sur leur fonctionnement interne, et avec des risques mal évalués concernant la désinformation, les biais algorithmiques et la manipulation de l’opinion publique.

L’affirmation qu’OpenAI a “rendu l’IA ouverte” est particulièrement cynique. L’entreprise a abandonné sa mission originale à but non lucratif, garde jalousement ses algorithmes secrets, et a même tenté de freiner le développement de modèles véritablement open source. Ce qu’ils appellent “ouvert” n’est qu’un modèle commercial où ils contrôlent l’accès à la technologie.

Enfin, cette course effrénée à la commercialisation de l’IA pose d’immenses questions sur l’emploi, la vie privée et l’autonomie humaine. Si ces entreprises sont prêtes à déployer leurs technologies les plus avancées avec si peu de recul, quelles seront les conséquences pour notre société ? Le Québec, avec son économie diversifiée mais vulnérable aux disruptions technologiques, pourrait voir des secteurs entiers transformés avant même que nous ayons eu le temps d’adapter nos politiques publiques et nos filets sociaux.

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