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Récapitulatif factuel

Alibaba vient de dévoiler TaoAvatar, une technologie permettant de créer des avatars humanoïdes en temps réel pour la réalité augmentée. Cette innovation utilise une technique appelée “3D Gaussian Splatting”, qui permet de générer des représentations tridimensionnelles réalistes avec une efficacité de calcul supérieure aux méthodes traditionnelles.

Dans la démonstration partagée, on peut voir un avatar féminin à corps entier capable d’interagir verbalement, bien que les interactions semblent encore limitées et parfois maladroites. L’avatar répond à des questions simples comme “Comment va ta journée?” avec un accent non-natif en anglais assez prononcé.

Le “3D Gaussian Splatting” est une technique récente qui représente les objets 3D comme des collections de points gaussiens (sortes de “taches” 3D) plutôt que comme des maillages polygonaux traditionnels. Cette approche permet un rendu plus rapide et plus fluide, particulièrement important pour les applications en temps réel comme la réalité augmentée.

Selon le document scientifique associé, TaoAvatar vise à créer des avatars photoréalistes capables d’interactions naturelles dans des environnements de réalité mixte. La technologie pourrait potentiellement être intégrée dans des applications de communication, d’éducation, de divertissement ou de commerce électronique.

Point de vue neutre

La technologie TaoAvatar d’Alibaba représente une étape intéressante mais encore préliminaire dans l’évolution des avatars numériques. Si l’on compare objectivement cette démonstration avec l’état actuel de la technologie, on constate qu’elle se situe quelque part entre les personnages de jeux vidéo de la dernière décennie et les avatars plus sophistiqués développés par d’autres entreprises.

Les commentaires de la communauté Reddit soulignent à juste titre certaines limitations évidentes : mouvements encore rigides, interactions verbales basiques, et un réalisme qui n’atteint pas encore la “vallée de l’étrange” (ce moment où un avatar devient si réaliste qu’il provoque un malaise). Ces observations ne sont pas tant des critiques que des constats sur l’état d’une technologie en développement.

Ce qui est notable, c’est la vitesse à laquelle ces technologies progressent. Il y a cinq ans, un tel avatar en temps réel aurait été considéré comme remarquable. Aujourd’hui, il semble presque ordinaire face aux attentes grandissantes du public. Cette accélération témoigne d’une course technologique mondiale où les entreprises chinoises comme Alibaba prennent une place de plus en plus importante, aux côtés des géants américains.

La vraie question n’est peut-être pas de savoir si TaoAvatar est impressionnant aujourd’hui, mais plutôt ce qu’il présage pour demain. Les itérations technologiques se succèdent à un rythme tel que ce qui semble imparfait aujourd’hui pourrait être complètement transformé dans un an ou deux.

Exemple

Imaginez que vous êtes au Biodôme de Montréal avec votre neveu de 8 ans. Vous arrivez devant l’exposition des manchots, et votre neveu s’exclame : “Mais ils ne volent même pas! C’est pas des vrais oiseaux!”

TaoAvatar, c’est un peu comme ces manchots. Techniquement, c’est bien un oiseau (ou dans ce cas, un avatar), mais il ne vole pas encore comme on pourrait s’y attendre. Il se dandine maladroitement, fait des choses intéressantes à sa façon, mais n’atteint pas encore la grâce d’un aigle en plein vol.

Quand l’avatar répond “Today is pretty goo” au lieu de “good”, ou demande “How’s your day so fart?” au lieu de “far”, c’est comme si notre manchot essayait de grimper à un arbre. C’est à la fois amusant et touchant de le voir essayer.

Et tout comme votre neveu qui, après avoir ri des manchots, apprend qu’ils sont en fait d’excellents nageurs adaptés parfaitement à leur environnement, TaoAvatar a aussi ses forces spécifiques. Il fonctionne en temps réel, utilise une technologie de pointe pour le rendu 3D, et représente une étape dans l’évolution d’une espèce technologique qui, un jour, pourrait bien “voler” aussi habilement que n’importe quel aigle numérique.

Alors la prochaine fois que vous verrez un avatar numérique un peu maladroit, souvenez-vous des manchots du Biodôme : ce n’est pas parce qu’ils ne correspondent pas à notre idée préconçue qu’ils ne sont pas fascinants à leur manière!

Point de vue optimiste

Wow! Ce que nous voyons avec TaoAvatar n’est rien de moins que les premiers balbutiements d’une révolution dans la façon dont nous interagirons avec le monde numérique! Oui, l’avatar actuel peut sembler un peu rudimentaire pour certains, mais c’est exactement comme ça que toutes les grandes technologies commencent.

Rappelez-vous le premier iPhone? Les premières voitures électriques? Les premiers ordinateurs personnels? Ils étaient tous imparfaits, mais ils ont ouvert la voie à des innovations qui ont transformé notre quotidien. TaoAvatar est à la réalité augmentée ce que le Commodore 64 était à l’informatique moderne – une première étape cruciale!

Dans cinq ans à peine, nous pourrions avoir des avatars photoréalistes indiscernables d’humains réels, capables de conversations nuancées et d’expressions émotionnelles subtiles. Imaginez des réunions d’affaires où vos collègues du monde entier semblent physiquement présents dans votre salon, ou des cours particuliers avec les meilleurs professeurs du monde apparaissant à côté de vous pour vous guider.

Cette technologie pourrait démocratiser l’accès à l’expertise, transcender les barrières linguistiques et culturelles, et créer des expériences d’apprentissage et de divertissement totalement nouvelles. Pour le Québec, c’est une opportunité en or de se positionner dans ce domaine émergent, en tirant parti de notre expertise en intelligence artificielle et en production numérique.

Les possibilités sont infinies! Des assistants personnels qui vous accompagnent partout, des expériences touristiques enrichies où des personnages historiques vous racontent l’histoire de Québec ou Montréal, des applications thérapeutiques pour traiter l’anxiété sociale ou la solitude… TaoAvatar n’est que la pointe de l’iceberg d’un futur numérique extraordinairement prometteur!

Point de vue pessimiste

Encore une technologie qui promet plus qu’elle ne livre. TaoAvatar illustre parfaitement cette tendance inquiétante à présenter des prototypes médiocres comme des avancées révolutionnaires. Regardons les choses en face : cet avatar ressemble davantage à un personnage de jeu vidéo de 2010 qu’à une percée technologique de 2024.

Mais au-delà de la qualité discutable, ce sont les implications sociétales qui devraient nous préoccuper. Comme le soulignent plusieurs commentateurs sur Reddit, cette technologie ouvre la porte à de nouvelles formes d’addiction numérique. Nous avons déjà du mal à détacher les yeux de nos écrans – qu’adviendra-t-il lorsque des avatars “réalistes” nous solliciteront en permanence?

Les recherches scientifiques montrent déjà que la pornographie en ligne peut créer des schémas d’addiction similaires à ceux des drogues. Avec des avatars personnalisables et interactifs, nous risquons de voir émerger une génération encore plus déconnectée de la réalité, préférant des relations virtuelles à des interactions humaines authentiques.

Pour le Québec, qui lutte déjà contre l’influence culturelle américaine, ces technologies représentent un nouveau front d’homogénéisation culturelle, cette fois-ci potentiellement dominé par des entreprises chinoises comme Alibaba. Notre identité culturelle distincte pourrait se retrouver noyée dans un océan d’avatars standardisés parlant un anglais approximatif.

Sans compter les questions éthiques liées à la vie privée, à la surveillance et à la manipulation psychologique que ces technologies rendent possibles. Combien de données personnelles Alibaba collectera-t-elle pour rendre ces avatars “personnalisés”? Qui contrôlera les algorithmes déterminant le comportement de ces entités virtuelles?

TaoAvatar n’est peut-être qu’un prototype maladroit aujourd’hui, mais il préfigure un avenir où la frontière entre le réel et le virtuel s’estompe dangereusement, au profit des géants technologiques et au détriment de notre autonomie individuelle et collective.