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Récapitulatif factuel

Une vidéo intitulée “Popstar” créée par The Dor Brothers a récemment fait sensation sur le subreddit ChatGPT. Cette création utilise l’intelligence artificielle générative pour produire une séquence vidéo de haute qualité mettant en scène plusieurs personnalités politiques mondiales, dont Donald Trump, Vladimir Poutine, Kim Jong-un, JD Vance et Elon Musk, dans un style rappelant les clips musicaux des années 2000.

La vidéo se distingue par ses transitions fluides entre différents styles d’animation (réaliste, anime, etc.) et par sa synchronisation avec la musique. Les créateurs ont utilisé des outils d’IA comme Sora, Kling, FramePack ou Wan 2.1 pour générer ces séquences. Ces technologies permettent de créer des vidéos à partir de descriptions textuelles (prompts), puis de les assembler de manière cohérente.

Les commentaires sur Reddit révèlent que cette vidéo a suscité des réactions diverses. Certains utilisateurs admirent la qualité technique et artistique, tandis que d’autres s’interrogent sur le message véhiculé ou critiquent la représentation de figures autoritaires sous un jour “cool”. La vidéo se termine par l’arrestation des personnages, ce qui a été interprété par certains comme une forme de satire politique.

Cette création s’inscrit dans une tendance croissante de vidéos générées par IA qui brouillent les frontières entre réalité et fiction, soulevant des questions sur l’impact de ces technologies sur notre perception des personnalités publiques et des événements politiques.

Point de vue neutre

L’émergence de vidéos comme “Popstar” marque un tournant dans notre rapport à l’information visuelle. Ni miracle technologique ni menace existentielle, ces créations représentent simplement la prochaine étape logique dans l’évolution de nos outils d’expression artistique.

Ce que nous observons avec The Dor Brothers, c’est l’équilibre précaire entre la maîtrise technique et la responsabilité créative. Leur vidéo démontre une expertise indéniable dans l’utilisation des outils d’IA, mais soulève également des questions sur la frontière entre satire et normalisation de figures controversées.

La technologie elle-même n’est qu’un amplificateur de nos intentions. Si les créations actuelles semblent parfois superficielles ou centrées sur des figures politiques polarisantes, c’est davantage le reflet de nos préoccupations collectives que des limites de l’outil. À mesure que ces technologies se démocratiseront, nous verrons probablement émerger une plus grande diversité de contenus et de perspectives.

La réaction mitigée du public à cette vidéo illustre notre ambivalence collective face à ces nouvelles formes d’expression. Nous sommes simultanément fascinés par les possibilités techniques et préoccupés par leurs implications. Cette tension est saine et nécessaire pour développer une relation équilibrée avec ces technologies émergentes.

En fin de compte, ces vidéos générées par IA ne sont ni la fin du cinéma traditionnel ni le début d’une ère de désinformation incontrôlable. Elles représentent plutôt un nouveau médium qui trouvera progressivement sa place dans notre écosystème culturel, avec ses propres codes, ses propres limites et ses propres chefs-d’œuvre.

Exemple

Imaginez que vous êtes au Vieux-Port de Montréal en plein festival Juste pour rire. Sur scène, un imitateur talentueux enchaîne les personnalités politiques avec un réalisme saisissant. Il fait François Legault qui se met soudainement à rapper comme Eminem, puis Justin Trudeau qui se transforme en personnage d’anime avant de finir en version cartoon de lui-même.

Le public rit, applaudit, certains sont mal à l’aise, d’autres crient “Encore!”. À la sortie, les conversations s’animent :

“C’était hilarant!”, lance Mathieu. “Ouin, mais ça manquait de profondeur”, rétorque Isabelle. “Moi j’ai trouvé ça un peu irrespectueux”, ajoute Robert. “Voyons donc! C’est juste de l’humour!”, défend Sophie.

Maintenant, imaginez que cet imitateur n’existe pas. C’est une projection holographique créée par l’ordinateur du festival. Les mouvements, les voix, les transformations visuelles - tout est généré par algorithmes.

Est-ce que ça change votre perception du spectacle? Pour certains, non: “L’important c’est que c’était divertissant!” Pour d’autres, oui: “C’est pas pareil, y’a pas le même talent derrière.”

C’est exactement ce qui se passe avec “Popstar”. Comme notre imitateur virtuel, cette vidéo nous fait rire, réfléchir ou grincer des dents - peu importe qu’elle soit créée par un humain ou une machine. La différence? Notre imitateur holographique peut maintenant être “programmé” par n’importe qui avec un ordinateur et les bons outils.

Et comme au festival, certains spectateurs applaudissent la performance tandis que d’autres s’interrogent sur ce qu’elle dit de notre société.

Point de vue optimiste

Nous assistons à rien de moins qu’une révolution créative! “Popstar” n’est que la pointe de l’iceberg de ce que l’IA générative va permettre dans les prochaines années. Imaginez des cinéastes québécois indépendants créant des films d’envergure hollywoodienne sans les contraintes budgétaires traditionnelles. Pensez à nos conteurs et nos humoristes amplifiant leurs récits avec des visuels époustouflants générés en temps réel.

Cette démocratisation des outils de création visuelle va libérer une explosion d’expressions culturelles diverses. Fini le temps où seuls les grands studios avaient les moyens de produire des contenus visuellement impressionnants. Nos légendes québécoises, nos mythes autochtones, nos histoires locales pourront être racontés avec la même puissance visuelle que les blockbusters américains.

Les transitions fluides entre styles d’animation démontrées par The Dor Brothers ouvrent la voie à de nouvelles formes d’expression artistique hybrides. Imaginez un documentaire sur le Québec où l’histoire de la province serait racontée en alternant séquences réalistes et segments stylisés, rendant l’apprentissage historique plus engageant pour les jeunes générations.

Sur le plan économique, Montréal, déjà reconnue comme un hub d’IA et d’animation, pourrait devenir l’épicentre mondial de cette nouvelle forme d’art. Nos talents en programmation, en storytelling et en animation sont parfaitement positionnés pour saisir cette opportunité et créer une industrie florissante qui rayonnera internationalement.

Loin d’être une menace pour les créateurs humains, ces outils vont augmenter leurs capacités, leur permettant de se concentrer sur la vision créative plutôt que sur les aspects techniques. C’est l’aube d’une renaissance artistique numérique, et le Québec a tous les atouts pour en être un leader mondial!

Point de vue pessimiste

“Popstar” n’est qu’un avant-goût inquiétant d’un avenir où la distinction entre réel et fabriqué s’effacera complètement. Dans une société québécoise déjà fragilisée par la désinformation et la polarisation politique, ces vidéos hyperréalistes représentent une menace sérieuse pour notre capacité collective à distinguer le vrai du faux.

Remarquez comment cette vidéo met en scène des figures autoritaires dans des scénarios glamourisés. Même si l’intention est satirique, l’effet peut être tout autre pour un public non averti. À force de voir ces personnalités dans des contextes “cool”, ne risque-t-on pas de normaliser leurs comportements problématiques? Dans une ère où l’attention est notre ressource la plus rare, ces contenus spectaculaires mais vides de sens détournent notre regard des enjeux véritables.

Sur le plan culturel, ces technologies menacent l’authenticité de notre expression artistique québécoise. Pourquoi investir des années à maîtriser l’animation traditionnelle quand une IA peut générer des images similaires en quelques secondes? Nos institutions culturelles, déjà sous pression financière, risquent de voir leurs subventions réorientées vers ces technologies “innovantes” au détriment des pratiques artistiques traditionnelles qui font notre richesse culturelle.

Plus inquiétant encore, ces outils sont majoritairement développés par des géants technologiques américains, renforçant notre dépendance culturelle et économique. Notre souveraineté numérique et notre identité culturelle distincte sont en jeu.

Enfin, n’oublions pas l’empreinte écologique considérable de ces technologies. Chaque minute de vidéo générée par IA consomme une quantité d’énergie significative, contribuant au changement climatique que nous tentons désespérément de combattre. Est-ce vraiment le prix à payer pour quelques minutes de divertissement superficiel?