Le PDG de Duolingo s étonne du tollé après avoir viré des employés pour l IA et traité les profs de gardiens d enfants 🤦‍♂️ Résultat: annulations d abonnements en masse et phrases absurdes comme la vache répond au téléphone #IA #Duolingo

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Récapitulatif factuel

Le PDG de Duolingo, Luis von Ahn, a récemment fait des déclarations qui ont provoqué une vague de critiques massives de la part des utilisateurs et du public. L’entreprise a annoncé sa stratégie “AI-first” (IA d’abord), ce qui signifie qu’elle privilégiera désormais l’intelligence artificielle dans ses opérations plutôt que le travail humain.

Cette approche implique concrètement que Duolingo remplace une partie de ses employés par des systèmes d’IA pour créer du contenu éducatif, gérer les interactions avec les utilisateurs et même concevoir les éléments visuels de l’application. Les designers, par exemple, ne créeront plus directement les illustrations mais superviseront plutôt le travail de l’IA, agissant comme des “directeurs créatifs” qui donnent des instructions à la machine.

Le PDG a également fait des commentaires controversés en déclarant que l’IA était supérieure aux enseignants humains et que les écoles servaient principalement de “garderies” pour les enfants. Ces propos ont particulièrement choqué la communauté éducative et les parents.

La réaction des utilisateurs a été immédiate et brutale : annulations d’abonnements en masse, suppression de l’application, et abandon de streaks (séries d’utilisation quotidienne) de plusieurs centaines de jours. Beaucoup d’utilisateurs rapportent également une dégradation de la qualité du contenu, avec des phrases absurdes générées par l’IA comme “la vache a répondu au téléphone”.

Point de vue neutre

Cette situation illustre parfaitement le fossé grandissant entre les décisions stratégiques des entreprises technologiques et les attentes de leurs utilisateurs. D’un côté, Duolingo fait face à une pression économique réelle : l’entreprise doit rester compétitive dans un marché où l’IA devient omniprésente, et les investisseurs valorisent les entreprises qui adoptent ces nouvelles technologies.

De l’autre côté, les utilisateurs de Duolingo ne sont pas de simples consommateurs de technologie - ils sont des apprenants qui cherchent à maîtriser des langues pour communiquer avec d’autres êtres humains. L’apprentissage des langues est fondamentalement un acte social et culturel, pas seulement technique.

Le timing de cette annonce révèle aussi un manque de sensibilité au contexte social actuel. Nous vivons une période d’anxiété généralisée concernant l’impact de l’IA sur l’emploi, et annoncer fièrement qu’on remplace des humains par des machines était prévisiblement mal reçu.

La vraie question n’est pas de savoir si l’IA peut améliorer l’apprentissage des langues - elle le peut certainement dans certains contextes - mais plutôt comment l’intégrer de manière réfléchie sans déshumaniser l’expérience d’apprentissage.

Exemple

Imaginez que vous fréquentez depuis des années un petit café de quartier où Marie, la propriétaire, connaît votre commande par cœur et vous donne toujours de bons conseils pour améliorer votre français. Un jour, vous arrivez et découvrez qu’elle a été remplacée par une machine à café ultra-sophistiquée avec écran tactile.

Le nouveau propriétaire vous explique fièrement : “Cette machine est révolutionnaire ! Elle peut faire 847 types de café différents, elle ne prend jamais de pause, et elle coûte moins cher que Marie. D’ailleurs, Marie ne faisait que vous servir du café - elle était juste une gardienne de grains !”

Techniquement, la machine fait peut-être un excellent café. Mais vous réalisez soudainement que ce n’était pas juste le café qui vous attirait - c’était la conversation, les encouragements de Marie, sa façon de corriger gentiment votre prononciation quand vous commandiez en français.

Le propriétaire ne comprend pas pourquoi vous et les autres clients réguliers arrêtez de venir. “Mais le café est objectivement meilleur !” proteste-t-il. Sauf qu’apprendre une langue, comme savourer un café, c’est bien plus qu’une transaction technique - c’est une expérience humaine.

Point de vue optimiste

Cette controverse pourrait bien être le catalyseur dont Duolingo avait besoin pour révolutionner véritablement l’apprentissage des langues ! Pensons-y : nous sommes à l’aube d’une ère où l’IA pourra créer des expériences d’apprentissage parfaitement personnalisées pour chaque utilisateur.

Imaginez un tuteur IA qui s’adapte instantanément à votre rythme d’apprentissage, qui comprend vos difficultés spécifiques avec les conjugaisons espagnoles, et qui peut simuler des conversations avec des locuteurs natifs de n’importe quelle région du monde. Plus besoin d’attendre qu’un professeur soit disponible - votre partenaire d’apprentissage sera là 24h/24, patient et infiniment créatif.

Les employés libérés des tâches répétitives pourront se concentrer sur l’innovation pédagogique, la recherche en linguistique appliquée, et le développement de nouvelles méthodes d’apprentissage. C’est exactement ce qui s’est passé avec l’automatisation industrielle : nous avons perdu des emplois de production, mais gagné des emplois d’ingénierie et de design.

La réaction négative actuelle ressemble à celle qu’ont eue les gens face à l’arrivée d’Internet ou des smartphones. Dans cinq ans, nous rirons peut-être de cette résistance quand nous verrons des millions de personnes devenir parfaitement bilingues grâce à des systèmes d’IA ultra-sophistiqués.

L’avenir de l’éducation sera hybride : l’efficacité de l’IA combinée à la créativité humaine. Duolingo pourrait bien être en train de tracer la voie vers cet avenir !

Point de vue pessimiste

Cette débâcle de Duolingo révèle un problème systémique inquiétant dans l’industrie technologique : la course aveugle vers l’IA au détriment de la qualité et de l’expérience utilisateur. Nous assistons à la transformation d’un outil éducatif respecté en une machine à profit déshumanisée.

L’apprentissage des langues nécessite nuance, contexte culturel, et compréhension des subtilités humaines - exactement ce que l’IA actuelle ne maîtrise pas. Les utilisateurs rapportent déjà des phrases absurdes générées par l’IA, et c’est juste le début. Comment peut-on faire confiance à un système qui “hallucine” des informations pour enseigner quelque chose d’aussi précis qu’une langue ?

Plus troublant encore : cette stratégie crée un précédent dangereux. Si Duolingo réussit financièrement malgré la dégradation de son service, d’autres entreprises éducatives suivront. Nous risquons de voir l’ensemble du secteur de l’éducation numérique sacrifier la qualité pédagogique sur l’autel de l’efficacité économique.

Les commentaires du PDG sur les enseignants révèlent une méconnaissance fondamentale de ce qu’est l’éducation. Réduire l’enseignement à de la “garderie” montre un mépris profond pour une profession qui façonne littéralement l’avenir de notre société.

Le plus préoccupant ? Cette approche pourrait créer une génération d’apprenants habitués à des interactions artificielles, perdant progressivement leur capacité à communiquer authentiquement avec d’autres humains. Ironie ultime pour une application censée nous apprendre à parler aux autres.

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