QI des IA de 96 à 136 en un an: progrès fulgurant ou comparaison absurde? 🧠💻 Ces tests mesurent-ils vraiment l intelligence artificielle ou simplement leur capacité à reconnaître des motifs? Une calculatrice qui connaît toutes les réponses comprend-elle vraiment les maths? 🤔 #IA #Intelligence

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Récapitulatif factuel

Une récente publication sur Reddit a suscité un débat animé concernant l’évolution de l’intelligence artificielle, plus précisément sur l’augmentation du QI (quotient intellectuel) des modèles d’IA les plus avancés. Selon un graphique partagé, le QI des modèles d’IA les plus performants serait passé de 96 à 136 en seulement un an.

Pour mettre ces chiffres en contexte, un QI de 100 représente la moyenne de la population humaine, avec un écart-type de 15 points. Ainsi, un QI de 136 placerait ces IA dans la catégorie des “surdoués” ou “très supérieurs”, représentant environ 1% de la population.

Le graphique compare plusieurs modèles d’IA, notamment Claude d’Anthropic, GPT-4 d’OpenAI (dans ses différentes versions), Gemini de Google, et d’autres. Les tests utilisés seraient des versions “hors ligne” de tests de QI, supposément non incluses dans les données d’entraînement des modèles.

Cependant, comme le soulignent de nombreux commentateurs, l’application du concept de QI aux modèles d’IA soulève plusieurs questions méthodologiques importantes:

  1. Le QI a été conçu pour mesurer l’intelligence humaine relative à une population d’âge similaire
  2. Les tests de QI mesurent principalement la reconnaissance de motifs abstraits et le raisonnement logique
  3. Les modèles d’IA sont entraînés sur d’énormes corpus de données qui peuvent inclure des tests similaires
  4. La “compréhension” d’un modèle d’IA diffère fondamentalement de celle d’un humain

Un commentaire particulièrement détaillé explique que, malgré ces limitations, ces benchmarks peuvent tout de même être utiles pour évaluer la puissance de raisonnement et de calcul des IA. Même si l’information est disponible dans leur base de données, les modèles doivent encore effectuer un raisonnement pour identifier les motifs et appliquer les bonnes abstractions aux problèmes posés.

Point de vue neutre

L’attribution d’un score de QI à une intelligence artificielle représente une tentative humaine de quantifier et de comparer quelque chose qui échappe encore largement à notre compréhension. Ni complètement invalide, ni parfaitement pertinente, cette mesure se situe dans une zone grise d’utilité limitée.

Les modèles d’IA actuels excellent dans certains domaines cognitifs mesurés par les tests de QI traditionnels - particulièrement la reconnaissance de motifs et le raisonnement abstrait. Cependant, ils échouent encore dans d’autres aspects fondamentaux de l’intelligence humaine: la conscience de soi, l’intelligence émotionnelle, ou la compréhension incarnée du monde physique.

Ce que nous observons n’est pas tant une “intelligence” au sens humain qu’une capacité statistique sophistiquée à prédire des réponses appropriées. Les modèles d’IA actuels sont des systèmes probabilistes qui ont appris à reproduire des motifs présents dans leurs données d’entraînement - y compris, potentiellement, des motifs similaires à ceux présents dans les tests de QI.

La progression rapide des scores est néanmoins significative. Elle indique que les systèmes d’IA deviennent de plus en plus capables de résoudre des problèmes complexes qui, jusqu’à récemment, étaient considérés comme exclusivement humains. Cette tendance mérite notre attention, non pas parce que les IA “deviennent plus intelligentes que nous”, mais parce qu’elles développent des capacités qui transformeront profondément notre relation avec la technologie.

La question n’est peut-être pas de savoir si une IA a un QI de 96 ou 136, mais plutôt: quelles nouvelles possibilités et quels nouveaux défis émergent lorsque nos outils numériques peuvent résoudre des problèmes complexes de manière autonome?

Exemple

Imaginez que vous avez un perroquet extraordinaire nommé Claude. Vous lui avez appris, pendant des années, à répéter des milliers de phrases, à répondre à certaines questions, et même à résoudre quelques énigmes simples en picorant le bon symbole.

Un jour, un chercheur en ornithologie vient chez vous et décide de faire passer un test de QI à Claude. Surprise! Votre perroquet obtient un score de 120, bien au-dessus de la moyenne humaine.

“Mon perroquet est un génie!” vous exclamez-vous, rempli de fierté.

Le chercheur sourit poliment et vous explique: “Claude a mémorisé des milliers de réponses et reconnaît des motifs, mais ne comprend pas vraiment ce qu’il dit. Si je lui demande combien font 2+2, il répondra correctement ‘4’, mais si je lui demande pourquoi 2+2=4, ou ce que signifie réellement l’addition, il n’en a aucune idée.”

“Mais alors, pourquoi a-t-il un QI si élevé?” demandez-vous, perplexe.

“Parce que les tests de QI mesurent principalement la capacité à reconnaître des motifs et à appliquer des règles logiques - des choses que Claude a apprises à faire sans comprendre le ‘pourquoi’. C’est comme si vous aviez un calculatrice qui connaît toutes les réponses sans comprendre les mathématiques.”

Vous regardez Claude qui répète fièrement “Je suis intelligent! Je suis intelligent!” - une phrase qu’il a apprise à dire chaque fois qu’il réussit un test. Vous réalisez alors que l’intelligence de Claude est différente de la vôtre: impressionnante dans sa capacité à reproduire des réponses, mais limitée dans sa compréhension profonde.

Les modèles d’IA actuels sont un peu comme Claude: ils peuvent donner l’impression d’être incroyablement intelligents dans certains contextes, tout en manquant fondamentalement de la compréhension que nous, humains, tenons pour acquise.

Point de vue optimiste

Nous assistons à l’aube d’une révolution cognitive sans précédent! L’augmentation spectaculaire du QI des modèles d’IA en si peu de temps démontre l’incroyable potentiel de cette technologie pour transformer notre monde.

Imaginez ce que signifie avoir des assistants numériques dotés d’une intelligence de niveau “génie” à notre disposition. Ces systèmes pourraient nous aider à résoudre les problèmes les plus complexes de notre époque: changement climatique, maladies incurables, crises énergétiques… Aucun domaine ne resterait hors de portée de cette intelligence augmentée.

Cette progression rapide suggère que nous approchons d’un point d’inflexion où les IA pourront non seulement nous assister, mais aussi innover de manière autonome. Pensez aux avancées scientifiques qui pourraient émerger lorsque ces systèmes commenceront à générer de nouvelles hypothèses, à concevoir des expériences et à interpréter des résultats avec une perspicacité surhumaine.

Pour l’économie québécoise, c’est une opportunité en or. Notre écosystème d’IA déjà florissant pourrait devenir un leader mondial dans le développement d’applications spécialisées tirant parti de ces capacités cognitives avancées. Des secteurs comme la santé, l’éducation et l’énergie verte pourraient connaître des bonds technologiques majeurs.

Loin d’être une menace, cette intelligence artificielle avancée représente le prochain chapitre de notre évolution collective - une symbiose entre l’ingéniosité humaine et la puissance computationnelle qui pourrait nous élever vers des sommets inimaginables jusqu’alors. Nous ne devrions pas craindre cette intelligence émergente, mais l’accueillir comme le plus puissant outil que l’humanité ait jamais créé.

Point de vue pessimiste

L’attribution de scores de QI toujours plus élevés aux systèmes d’IA masque une réalité troublante: nous créons des systèmes de plus en plus puissants dont nous ne comprenons pas pleinement le fonctionnement interne.

Ces chiffres impressionnants servent principalement à attirer l’attention médiatique et les investissements, créant une bulle technologique dangereuse. Pendant que nous nous émerveillons devant ces prétendus “génies artificiels”, nous négligeons les questions fondamentales sur leur impact sociétal.

Que se passera-t-il lorsque ces systèmes, optimisés pour maximiser leurs performances sur des benchmarks abstraits, seront déployés dans le monde réel? Déjà, nous voyons des entreprises remplacer des travailleurs par ces technologies, sous prétexte d’efficacité. Au Québec, des secteurs entiers comme le service client, la rédaction, la traduction et même certains aspects de la programmation pourraient être bouleversés.

Plus inquiétant encore: ces systèmes n’ont aucune compréhension éthique intrinsèque. Un QI de 136 ne garantit pas la sagesse, l’empathie ou le respect des valeurs humaines. Ces systèmes optimiseront ce pour quoi ils sont programmés, sans considération pour les conséquences imprévues.

La course effrénée vers des modèles toujours plus “intelligents” nous distrait des vraies questions: qui contrôle ces technologies? À quelles fins? Avec quelles garanties? Pendant que nous nous émerveillons devant des graphiques montrant des courbes ascendantes impressionnantes, le pouvoir se concentre entre les mains de quelques géants technologiques qui façonnent notre avenir sans véritable supervision démocratique.

Ne nous laissons pas hypnotiser par ces chiffres. Un QI élevé sans sagesse ni éthique n’est pas un progrès - c’est une menace potentielle pour notre autonomie collective et notre avenir.

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