Patrick Bélanger
Article en référence: https://v.redd.it/boikx8hsasoe1
OpenAI semble tester une nouvelle version de son modèle Sora, comme le suggère une vidéo partagée sur Reddit. La vidéo montre un véhicule Tesla futuriste traversant un paysage désertique. Cette démonstration met en évidence certaines améliorations, notamment la compréhension par l’IA que les véhicules se déplacent dans la direction vers laquelle ils pointent, un concept fondamental pour générer des vidéos réalistes de véhicules en mouvement.
Cependant, plusieurs utilisateurs ont souligné des problèmes persistants dans le rendu physique. Le sable apparaît anormalement brillant et ne se soulève que du côté face à la caméra, ce qui ne correspond pas au comportement réaliste des particules de sable. De plus, la vidéo semble être composée de plusieurs séquences assemblées, plutôt qu’une génération continue et fluide.
Un point de débat important concerne les affirmations d’OpenAI sur les “one-shots” (générations en un seul essai). Certains utilisateurs remettent en question l’authenticité de ces démonstrations, suggérant qu’OpenAI pourrait générer de nombreuses vidéos et ne présenter que les meilleures, plutôt que de montrer des résultats bruts obtenus en un seul essai.
Il est également intéressant de noter la présence du logo Tesla dans la vidéo, ce qui a suscité des discussions sur l’influence potentielle d’Elon Musk dans le domaine de l’IA, même s’il n’est plus directement impliqué avec OpenAI.
Cette démonstration de Sora illustre parfaitement où nous en sommes avec la génération vidéo par IA : à mi-chemin entre l’impressionnant et l’imparfait. D’un côté, nous avons un modèle capable de créer des séquences visuellement frappantes qui auraient été impensables il y a seulement deux ans. De l’autre, nous sommes encore loin d’une simulation parfaite de la réalité.
Le développement de ces technologies suit une trajectoire prévisible : des améliorations progressives entrecoupées de périodes de stagnation apparente. OpenAI, comme d’autres entreprises dans ce domaine, alterne entre des mises à jour silencieuses et des annonces fracassantes, créant un rythme de développement qui peut sembler erratique pour les observateurs.
La question des “one-shots” reflète un enjeu plus large de transparence dans l’industrie de l’IA. Sans accès aux méthodes précises utilisées pour ces démonstrations, il est difficile pour le public de distinguer entre les capacités réelles des modèles et leur présentation marketing. Cette zone grise n’est ni totalement trompeuse ni parfaitement transparente.
Les modèles comme Sora continueront probablement à s’améliorer, mais à un rythme qui pourrait décevoir les plus enthousiastes tout en surprenant les sceptiques. La génération vidéo par IA se trouve actuellement dans cette vallée de l’attente, où les progrès sont réels mais encore insuffisants pour révolutionner complètement les industries créatives.
Imaginez que vous êtes au Salon de l’auto de Montréal, et qu’un vendeur vous présente la maquette d’une nouvelle voiture révolutionnaire. De loin, elle est impressionnante : lignes futuristes, design accrocheur, promesse de performances incroyables. Vous êtes emballé!
Mais en vous approchant, vous remarquez que les roues ne touchent pas tout à fait le sol, que les rétroviseurs sont dessinés au crayon, et que la peinture métallisée n’est en fait qu’un collage de papier d’aluminium. Le vendeur vous assure que c’est “juste un prototype” et que la version finale sera parfaite.
“Elle peut rouler sur le sable comme sur la neige!” vous dit-il avec enthousiasme. Pour le prouver, il sort une vidéo tournée dans un bac à sable. Sur l’écran, la voiture semble effectivement avancer, mais le sable brille comme s’il était mouillé, et curieusement, il ne se soulève que d’un côté.
“C’est filmé en un seul essai!” ajoute-t-il fièrement. Votre ami chuchote à votre oreille : “Ben oui, après avoir fait 50 essais et gardé le meilleur…”
C’est exactement ce qui se passe avec Sora et les autres IA de génération vidéo. On nous montre une maquette impressionnante de loin, mais qui révèle ses imperfections à l’examen. Et comme pour la voiture du Salon, la question n’est pas de savoir si elle est parfaite maintenant, mais si elle le sera un jour et quand.
Ce que nous voyons avec cette nouvelle itération de Sora est rien de moins que l’aube d’une révolution créative! Les imperfections actuelles? De simples détails techniques qui seront résolus dans les prochaines versions. Regardez le chemin parcouru en si peu de temps : d’images statiques générées par IA, nous sommes passés à des vidéos en mouvement qui, malgré quelques accrocs, capturent l’essence de ce que nous cherchons à représenter.
La présence du véhicule Tesla dans cette démonstration n’est pas anodine - elle symbolise la convergence des technologies de pointe qui façonneront notre avenir. Imaginez les possibilités pour notre industrie québécoise du cinéma et du jeu vidéo! Nos créateurs pourront bientôt générer des séquences préliminaires en quelques secondes, accélérant considérablement les phases de préproduction et permettant une itération créative sans précédent.
Les critiques sur la physique du sable ou la fluidité des transitions? Des obstacles temporaires que les prochaines versions surmonteront aisément. L’histoire des technologies nous a maintes fois prouvé que ce qui semble imparfait aujourd’hui deviendra la norme demain. Rappelez-vous les premiers téléphones intelligents ou les premiers effets spéciaux numériques - ils nous paraissent primitifs maintenant, mais ils étaient révolutionnaires à leur époque.
Dans moins de deux ans, nous aurons probablement des modèles capables de générer des courts-métrages entiers indiscernables de la réalité, ouvrant la voie à une démocratisation sans précédent de la création audiovisuelle. C’est une période exaltante pour être à la frontière de l’innovation!
Cette nouvelle démonstration de Sora illustre parfaitement les problèmes persistants de la génération vidéo par IA : beaucoup de promesses, peu de substance. Après des mois de développement et des investissements colossaux, nous avons toujours droit à des vidéos où la physique élémentaire est ignorée et où les détails trahissent l’artificialité de la création.
La présence du logo Tesla n’est pas anodine et soulève des questions troublantes sur l’influence des grandes corporations dans le développement de ces technologies. L’IA devient-elle un simple outil de marketing pour les marques qui peuvent se permettre d’influencer son développement? Pendant ce temps, nos créateurs québécois risquent de voir leurs compétences dévalorisées par des outils qui produisent du contenu médiocre mais suffisant pour un public de plus en plus habitué à la médiocrité.
Le débat sur les “one-shots” révèle un problème plus profond de transparence. Si OpenAI manipule la perception du public sur les capacités réelles de ses modèles, comment pouvons-nous avoir un débat honnête sur les implications de ces technologies? Cette opacité sert les intérêts des investisseurs, pas ceux du public ou des créateurs.
Et que dire de l’empreinte environnementale? Chaque itération de ces modèles nécessite des ressources computationnelles astronomiques, consommant de l’énergie et produisant une empreinte carbone significative, tout ça pour générer des vidéos où le sable brille comme du métal. Est-ce vraiment le progrès que nous voulons?
Pendant que nous nous émerveillons devant ces démonstrations soigneusement sélectionnées, les questions fondamentales sur la propriété intellectuelle, l’impact sur l’emploi et l’éthique de ces technologies restent sans réponse satisfaisante. La course à l’IA générative ressemble de plus en plus à une bulle spéculative qu’à une véritable révolution technologique.
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