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Récapitulatif factuel

Un consortium d’entreprises technologiques, incluant SoftBank, OpenAI et Oracle, annonce un investissement massif de 500 milliards de dollars sur quatre ans pour développer une infrastructure d’intelligence artificielle aux États-Unis. Ce projet, baptisé “Stargate”, vise à créer une superintelligence artificielle (ASI - Artificial Super Intelligence), un système qui dépasserait significativement les capacités intellectuelles humaines.

Pour mettre en perspective, cet investissement représente plus de 10 fois le coût du Projet Manhattan (30 milliards en dollars actuels), qui a développé la première bombe atomique. Le projet prévoit la construction de centres de données, en commençant par le Texas, et promet la création de plus de 100 000 emplois.

L’ASI représente le niveau ultime d’intelligence artificielle, après l’AGI (Intelligence Artificielle Générale) qui égalerait l’intelligence humaine. Actuellement, nous n’avons que des IA étroites, spécialisées dans des tâches spécifiques.

Point de vue neutre

L’ampleur de cet investissement révèle une réalité incontournable : les géants de la technologie sont convaincus que la superintelligence est non seulement possible, mais imminente. Cependant, entre l’enthousiasme des investisseurs et la réalité technique, il existe un fossé considérable.

La course à l’ASI ressemble étrangement à d’autres moments de l’histoire où des investissements massifs ont été réalisés dans des technologies émergentes. Comme pendant la bulle internet ou la récente frénésie des cryptomonnaies, il y aura probablement des avancées significatives, mais peut-être pas exactement celles anticipées.

L’infrastructure qui sera développée servira certainement à faire progresser l’IA, même si la superintelligence n’émerge pas dans le délai prévu. Ces installations pourraient devenir le fondement d’innovations plus progressives et pratiques.

Exemple

Imaginez que vous décidiez de construire la plus grande poutine du monde. Vous investissez des millions en fromage, en sauce et en frites, vous construisez une cuisine gigantesque, embauchez des centaines de cuisiniers… Mais au final, même si vous ne créez pas la plus grande poutine jamais vue, vous aurez quand même développé une infrastructure impressionnante qui pourra servir à nourrir des milliers de personnes.

C’est un peu comme si on construisait un méga-centre sportif pour former le “super-athlète parfait” qui excellerait dans tous les sports. Même si cet athlète ne voit jamais le jour, le centre pourra toujours former d’excellents sportifs dans diverses disciplines.

Point de vue optimiste

Cette initiative pourrait marquer le début d’une nouvelle ère pour l’humanité. Avec une superintelligence bienveillante, nous pourrions résoudre les grands défis de notre époque : changements climatiques, maladies, pauvreté. L’ASI pourrait devenir notre partenaire dans l’exploration spatiale, la recherche scientifique et l’innovation médicale.

Les 100 000 emplois créés ne sont que le début. Une fois l’infrastructure en place, nous pourrions voir émerger tout un écosystème d’innovations et d’opportunités. Imaginez des assistants IA personnels capables de nous aider dans tous les aspects de notre vie, des percées médicales révolutionnaires, et une démocratisation sans précédent du savoir.

Point de vue pessimiste

Un demi-billion de dollars investi dans une technologie que nous ne comprenons pas encore totalement, sous le contrôle d’une poignée d’entreprises privées, soulève des questions inquiétantes. Cette concentration de pouvoir technologique pourrait exacerber les inégalités existantes et créer une dépendance dangereuse envers des systèmes automatisés.

Le rythme accéléré du développement, poussé par cette injection massive de capital, pourrait nous faire négliger des questions cruciales de sécurité et d’éthique. Sans parler du risque que cette superintelligence, une fois développée, pourrait échapper à notre contrôle ou être utilisée à des fins malveillantes par ses créateurs.

La promesse de 100 000 emplois pourrait masquer la réalité d’une automatisation massive qui en détruira bien davantage.